La désaffection des jeunes pour le milieu rural est une réalité que nos politiciens ont bien du mal à comprendre. Cependant, ce choix des jeunes se comprend :
- du fait des tracasseries administratives auxquelles nous sommes journellement exposés : les dossiers COTOREP ou APA qui pour 50 % sont tout à fait inutiles, mais que nous remplissons du fait de demandes expresses d’assistantes sociales ou de voisins bien intentionnés, les protocoles d’exonération qu’il faut refaire lorsque le patient change de caisse… ;
- du fait de l’incertitude quant à la pérennité de notre système de retraite, et des relances intempestives des caisses pour les prescriptions d’arrêts de travail, d’antibiotiques… ;
- du fait de l’isolement total au niveau des formations, et de la communication avec d’autres jeunes. A ce titre je suis Maître de Stage depuis 5 ans, et même en proposant de loger gratuitement un stagiaire, je reste seul. Cette situation, les futurs généralistes ne veulent pas la vivre, raison de ce choix délibéré.
Aussi, avant d’augmenter le numerus clausus, nous devons rendre la médecine libérale attractive, et limiter les paperasses, éviter les brimades des caisses, et favoriser le dialogue avec les jeunes générations qui ne connaissent pas le milieu rural en donnant une priorité aux stages en milieu rural.
En continuant de résonner comme des technocrates, nous devrons faire face à une situation ingérable dans les campagnes ; mais il est peut-être déjà trop tard.
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