« Depuis les années 1970, on sait que les lipides plasmatiques sont impliqués dans les maladies cardio-vasculaires, première cause de mortalité dans les pays industrialisés », a rappelé le Dr Michel Issa-Sayegh (Mougins). Les études de prévention secondaire ont montré une diminution de la mortalité corrélée à la baisse de la fraction LDL cholestérol (étude 4S, CARE et LIPID) et une réduction du risque coronarien corrélée à l'augmentation de la fraction HDL cholestérol (étude VA-HIT). C'est à partir de ces résultats qu'ont été élaborées les recommandations sur la prise en charge des dyslipidémies. « La qualité de la prise en charge des patients s'inscrit dans la notion plus générale de qualité des soins », a expliqué le Dr Pierre-Louis Druais (CNGE, Le Port-Marly). L'analyse des données de prise en charge des patients hyperlipidémiques montre que l'hyperlipidémie est le troisième motif de consultation en médecine générale (5 patients/semaine). Les conseils diététiques constituent la première étape de la stratégie thérapeutique. En prévention primaire, si le LDL reste supérieur à une valeur seuil, une prescription médicamenteuse est nécessaire. En prévention secondaire, si le LDL reste supérieur à 1,30 g/l après trois mois de diététique, un traitement médicamenteux s'impose. « L'exploration d'une anomalie lipidique est l'étape clé du dépistage des dyslipidémies » a précisé le Dr Michel Issa-Sayegh. Elle comprend le dosage du cholestérol total, des triglycérides, ainsi que du HDL cholestérol par précipitation, ce qui permet le calcul du LDL cholestérol grâce à la formule de Friedewald. Cette exploration est indiquée en première intention chez l'homme de plus de 45 ans, chez la femme de plus de 55 ans ou ménopausée, ainsi qu'en cas de diabète, de tabagisme, d'HTA ou d'antécédents familiaux de maladie coronarienne. Toutes les études de prévention ont montré le bénéfice cardio-vasculaire d'un traitement hypolipémiant. « Dans l'avenir, de nouvelles classes thérapeutiques d'hypolipémiants, à associer aux statines, vont voir le jour » a expliqué le Dr Michel Farnier.
« La qualité du suivi implique des règles nutritionnelles bien expliquées et bien comprises par le patient. » a ajouté le Dr Jean-Michel Borys (Armentières). Les conseils nutritionnels doivent être adaptés aux habitudes socioculturelles du patient et concerner toute la famille. Il est utopique d'envisager des repas différents pour chaque personne au sein d'un même foyer ! La diététique agissant en synergie avant le traitement hypolipémiant, il est important de l'évaluer régulièrement chez les patients traités. L'étude ODYSSEE (Observatoire des DYSlipidémies : Situation Et Epidémiologie), menée sur 22 323 patients en médecine libérale, a confirmé la fréquence et l'importance des dyslipidémies mixtes, et la sous-estimation du nombre de facteurs de risque. Quel que soit le type de dyslipidémie et de traitement prescrit (statines ou fibrates), les taux de succès sont comparables chez les médecins généralistes et les cardiologues. « Le choix du médicament dépend des caractéristiques du patient et de son profil lipidique », a précisé le Dr Michel Farnier. « L'éducation thérapeutique du patient est destinée à l'aider, ainsi que son entourage, à comprendre et prendre en charge cette affection. » Le contrat thérapeutique doit permettre d'améliorer son observance. Enfin, il est indispensable d'établir une bonne coordination de l'équipe multidisciplinaire autour du patient, le médecin généraliste en étant l'élément clé.
Amphi parrainé par les Laboratoires Fournier, sous la présidence des Drs Michel Farnier (Dijon), Michel Issah-Sayegh (Mougins) et Jean-Michel Borys (Armentières).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature