Le diabète de type 1, d'origine multifactorielle (génétique, environnement), résulte d'une destruction auto-immune des cellules bêta du pancréas qui sécrètent l'insuline. La susceptibilité à ce type de diabète est principalement associée à des gènes du système HLA, mais d'autres gènes non identifiés sont également nécessaires pour que la maladie se développe. Pour tenter de les découvrir, des chercheurs australiens (Morahan et coll.) se sont inspirés des travaux réalisés chez la souris non obèse diabétique NOD, qui sert de modèle pour le diabète de type 1. Plusieurs études avaient impliqué l'interleukine 12 (IL12) dans le développement du diabète de cette souris. L'IL12 contient deux sous-unités, p40 et p35. En partant de l'hypothèse que certains variants du gène codant pour la sous-unité p40 de l'IL12 (IL12B) confèrent à l'homme une susceptibilité pour le diabète de type 1, Morahan et coll. (« Nature Genetics », 2001, pp. 131 et 218) ont conduit une étude de liaison génétique chez 249 paires de frères et surs diabétiques de type 1. Leurs résultats ont montré qu'un polymorphisme au niveau de l'allèle 1 du gène IL12B était transmis de préférence aux membres de la famille diabétiques. En outre, des cultures cellulaires ont mis en évidence que l'homozygotie pour l'allèle 1 produit des taux beaucoup plus élevés d'IL12 que l'homozygotie pour l'allèle 2. Ces données suggèrent que les individus porteurs de l'allèle 1 de susceptibilité devraient produire davantage d'IL12B, ce qui est en accord avec des taux d'IL12 plus élevés chez les frères et surs à haut risque de diabète de type 1.
Chez les individus prédisposés au diabète de type 1, comme chez la souris NOD, il existe un déficit en cellules tueuses naturelles NKT. Celui-ci pourrait favoriser la survenue du diabète puisque ces cellules ont une activité immunorégulatrice. Une équipe internationale (Seokmann Hong et coll., « Nature Medicine », 2001, p. 1057), en collaboration avec le Pr Jean-François Bach (hôpital Necker, Paris) s'est demandé si la stimulation de la fonction NKT par un glycolipide synthétique, l'alpha-galactosylcéramide (alpha-Galcer) ne pourrait pas prévenir la survenue du diabète de type 1. Les résultats ont montré que l'apparition du diabète chez des souris NOD traitées par alpha-Gacer à partir de l'âge de 3 semaines est plus tardive de cinq à huit semaines. De plus, l'administration d'IL7 accentue l'efficacité de l'alpha-Gacer. Enfin, lorsque les souris NOD reçoivent des greffes d'ilôts pancréatiques, l'alpha-Gacer favorise la survie de ces îlots. Cette protection est associée à une suppression de l'auto-immunité des cellules T et B envers les cellules bêta, et à une réponse polarisée de type T helper 2 dans la rate et le pancréas de ces souris. Dénué de toxicité chez l'homme, l'alpha-Gacer associé ou non à l'IL7 pourrait être bénéfique dans le diabète de type 1.
On commence à mieux comprendre le diabète de type 1
Publié le 02/01/2002
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Dr Mathilde FERRY
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7037
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