Dans ces périodes de restrictions budgétaires, nous sommes quotidiennement confrontés à des problèmes de choix, lesquels sont le plus souvent laissés aux experts. La méthode de la propension à payer (PAP) est en quelque sorte plus démocratique puisqu'elle a pour objectif de demander à des « non-experts », personnes en bonne santé ou patients, d'attribuer une valeur monétaire à un bénéfice dans le domaine de la santé. B. Fautrel et coll. ont appliqué cette méthode médico-économique au cas de la polyarthrite rhumatoïde. Après lecture d'une brochure explicative de la maladie, 150 personnes atteintes de PR et un échantillon de 450 personnes, représentatif de la population générale, ont eu à préciser ce qu'ils seraient prêts à payer pour avoir accès à un traitement permettant de complètement guérir. Deux scénarios de financement étaient proposés : une assurance privée reposant sur une prime annuelle ou une prise en charge par l'assurance-maladie moyennant un impôt supplémentaire. L'acceptation de l'enquête a été bonne et les réponses obtenues ont témoigné de la bonne compréhension du principe de l'étude et des questions posées.
La couverture publique privilégiée
La PAP des patients est deux à trois fois supérieure à celle de la population générale. La majorité des participants privilégie une couverture publique, et pourtant, la PAP est supérieure pour l'assurance privée. Il est difficile à l'heure actuelle de tirer des conclusions précises de cette méthodologie ; néanmoins, cette étude démontre la possibilité d'impliquer des « non-experts » dans ces problèmes complexes, et ainsi de les faire participer à la nécessaire réflexion sur l'évolution de notre système de soins.
Fautrel B. et coll.
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