La mairie de Colombes (Hauts-de-Seine) a décidé de mettre un terme à l’activité dentaire, de la radiologie et de la médecine spécialisée de son centre municipal de santé (dermatologie, cardiologie, gynécologie, ORL, ophtalmologie, rhumatologie...) dès la fin de cette année.
Contacté par « le Quotidien », le cabinet de Nicole Goueta, maire UMP de Colombes, a confirmé l’information : « Avec 1,1 million d’euros de déficits par an sur ce centre et face à la baisse programmée des dotations de l’État l’an prochain, il a été décidé de recentrer l’activité du centre sur la médecine générale. On ne le fait pas de gaîté de cœur mais pour des raisons purement financières. »
Deux médecins du centre de santé municipal de Colombes s’étaient inquiétés pour l’avenir de leur structure, s’étonnant que « la mairie ait demandé au personnel d’accueil de ne plus prendre de rendez-vous pour la médecine spécialisée et dentaire après le 23 décembre ».
Excentré du centre-ville de Colombes, situé à proximité de l’hôpital Max Fourestier de Nanterre et Louis-Mourier (AP-HP) de Colombes, le centre de santé municipal prend en charge en secteur I chaque année 6 000 personnes issues principalement d’un quartier déshérité. « C’est un lieu de cohésion sociale dans un quartier difficile », explique un médecin du centre.
Incompréhension
La mauvaise santé financière du centre était un motif de préoccupation ces derniers mois. La dernière directrice du CMS, qui avait démissionné avant l’été, n’a jamais été remplacée. « La municipalité n’a pas souhaité communiquer avec les médecins concernés sur ses intentions », regrette un médecin spécialiste du centre, désabusé. « Lors de la campagne, Mme Goueta est venue annoncer qu’elle allait poursuivre l’activité du centre de santé. Il n’a jamais été question d’arrêter la médecine spécialisée », confie ce même médecin. En 2005, Nicole Goueta, alors maire de la ville, avait déjà essayé de fermer le centre dentaire mais y avait renoncé à l’issue d’une mobilisation. La nouvelle équipe municipale ne souhaite donc conserver que l’activité de médecine générale du centre (4 praticiens dont un à temps plein).
La décision de mettre fin à la médecine dentaire et spécialisée est incomprise. « Il y a eu des travaux importants de mise aux normes pour les personnes handicapées et le centre dispose d’un service de radiologie numérisé, il participe au dépistage du cancer du sein et son accueil a été réaménagé pour fluidifier le passage des patients », observe un spécialiste.
Les médecins du centre des Gros Grès vont adresser une lettre ouverte à la maire, au directeur de l’ARS d’Ile-de-France et au directeur de l’hôpital Louis Mourier (AP-HP) de Colombes pour tenter d’infléchir cette décision.
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