Des cris et des pleurs, survenant le plus souvent le soir et de manière paroxystique. L'enfant est eutrophe, souvent pléthorique. Ses orifices herniaires sont libres, son abdomen souple et indolore, son périmètre crânien et son examen neurologique normaux. Si, en général, on diagnostique rapidement, leur prise en charge n'en est pas moins délicate.
La physiopathologie de ce symptôme n'a pas été élucidée, mais l'origine des coliques est sous doute multifactorielle. L'approche thérapeutique doit donc être polymorphe et avant tout prendre en compte l'angoisse des parents qui semble être un facteur largement associé.
L'examen clinique du bébé doit être suivi d'une écoute attentive de la description des coliques et de l'attitude des parents. Il faut ensuite informer la famille de la nature bénigne du phénomène et de son caractère transitoire. Cependant, le médecin ne doit surtout pas paraître désinvolte : seul un discours empathique permet d'atténuer l'angoisse des parents. Ces derniers doivent par ailleurs comprendre que les larmes de leur enfant ne sont pas nécessairement synonymes de douleur : c'est pratiquement le seul moyen d'expression du nourrisson.
Le médecin peut en outre proposer différentes astuces susceptibles de calmer l'enfant. D'après les métaanalyses, le fait de prendre le bébé dans les bras n'a pas d'effet sur le symptôme. Cependant, cette action permet aux parents de se sentir actifs face aux cris de son enfant et les aide à se déculpabiliser.
Promenades,balancement
Le nourrisson doit être tenu en décubitus ventral, tête ballante, avec les mains jointes du parent dans la région épigastrique ou encore l'abdomen reposant contre la cuisse du parent.
Les promenades (en particulier en voiture), un balancement doux, de la musique apaisante sont aussi à conseiller.
Les parents peuvent veiller à supprimer les causes d'aérophagie (faire boire lentement, diminuer le calibre des tétines, proposer une sucette de manière adaptée).
Une prise en charge diététique peut être décidée en fonction des symptômes éventuellement associés à la colique.
En cas de régurgitation fréquente, un lait préépaissi est prescrit. En cas de constipation, une formule adéquate est proposée. En cas d'antécédents d'atopie, un régime sans protéine de lait de vache (PLV) doit être entrepris. Vers l'âge de six mois, une épreuve de réintroduction des PLV permet d'avaliser le diagnostic.
Le recours aux médicaments semble, quant à lui, sans intérêt : la diméticone n'est pas efficace, la dicyclomine n'est pas commercialisée et la méthylscopolamine a trop d'effets secondaires. Les infusions aux plantes semblent avoir un effet. Mais elles doivent être consommées à hautes doses, ce qui implique une diminution des rations lactées et donc un déséquilibre nutritionnel en cas de consommation prolongée.
Enfin, il est indispensable que le médecin revoie l'enfant car un sepsis peut commencer par des cris isolés.
D'après la communication de M. Bellaiche dans le cadre des Entretiens de Bichat.
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