HTA modérée ancienne
Une femme âgée de 78 ans a une hypertension artérielle modérée ancienne et a fait, il y a quelques années, deux épisodes de tachyarythmie complète par fibrillation auriculaire régularisés à chaque fois par de la Cordarone. Après le deuxième épisode, la Cordarone a été poursuivie à la dose de cinq comprimés par semaine pour maintenir le rythme sinusal. La patiente reçoit en outre de petites doses de bêtabloquants qui équilibrent les chiffres tensionnels et l’association Cordarone-bêtabloquants est bien tolérée cliniquement, biologiquement et électriquement.
Depuis peu, une dyspnée d’effort et un certain degré d’asthénie sont apparus. L’examen clinique révèle un rythme cardiaque discrètement irrégulier, non rapide vers 50-60 par minute, aucun signe d’insuffisance cardiaque ; la pression artérielle est à 140/85 mmHg. Un tracé ECG est pratiqué pour analyser le rythme.
Quel est votre diagnostic ?
1. Rythme sinusal avec extrasystoles auriculaires.
2. Bradyarythmie complète par fibrillation auriculaire.
3. Bloc auriculo-ventriculaire complet sur fond de fibrillation auriculaire.
4. Bloc auriculo-ventriculaire du deuxième degré.
Réponse
La bonne réponse est la 2.
L’analyse du tracé montre que :
– aucune activité auriculaire n’est individualisée. Par contre, il existe une trémulation très fine de la ligne isoélectrique visible en D2, D3 et surtout en V1, permettant d’affirmer la fibrillation auriculaire. Le rythme n’est donc pas sinusal et il ne peut s’agir d’un bloc auriculo-ventriculaire du deuxième degré ;
– les QRS, fins, semblent presque irréguliers. En fait, ils sont discrètement irréguliers (aucun espace RR n’est égal au précédent ou au suivant), ce qui élimine un bloc auriculo-ventriculaire complet sur fond de fibrillation auriculaire : les QRS seraient alors lents et très réguliers.
Diminuer les doses
On se trouve donc devant une bradyarythmie complète par fibrillation auriculaire. La fréquence cardiaque est ralentie par l’association Cordarone-bêtabloquants. L’allongement de l’espace QT à 0,56 avec un aspect en double bosse de l’onde T est dû à la forte imprégnation cordaronique, d’une part, à la bradycardie, d’autre part. La bradycardie, trop marquée et l’allongement excessif de l’espace QT imposent la diminution des posologies des deux médicaments.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature