C ONTRAIREMENT à Nicole Notat (CFDT), qui estimait il y a quelques jours que le départ du Medef des organismes de Sécurité sociale rendait le paritarisme « bancal » et risquait d'ouvrir la voie à l'étatisation, la CFE-CGC relativise ce qu'elle considère comme un « coup d'éclat manqué », voire de « péripétie ».
Pour Jean-Luc Cazettes, président de la CFE-CGC, la décision de Medef ne créera pas de rupture dans la gestion des caisses et elle doit au contraire encourager les autres organisations gestionnaires de la Sécurité sociale à inventer les modalités pratiques d'un nouveau paritarisme. « Le départ du Medef ne doit surtout pas entraîner la foire d'empoigne entre les syndicats, affirme-t-il. Montrer notre incapacité à gérer le système serait le meilleur cadeau que l'on pourrait faire au Medef et aux politiques, il faut donc faire en sorte que le système marche. »
La CFE-CGC propose d'engager une « réunion tripartite » (gouvernement, syndicats, employeurs) dans l'objectif de clarifier les missions, les responsabilités et les financements de la « Sécu ».
Renoncer aux lettres clés flottantes
Jean-Luc Cazettes estime également que le prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS 2002), dont les grandes lignes seront dévoilées la semaine prochaine, ne permettra pas, compte tenu du calendrier serré, de réformer en profondeur l'assurance-maladie. « Tout au plus peut-on espérer deux ou trois aménagements... », déclare-t-il, évoquant « un observatoire de ceci ou de cela, et peut-être des objectifs de dépenses de santé pluriannuels ».
La CFE-CGC plaide donc pour la planification, dès aujourd'hui, d'une rénovation totale du système de santé « au plus tard pour l'horizon 2006 ».
Mais en attendant, plusieurs mesures fortes peuvent être prises. Dans le domaine de la médecine de ville, la CFE-CGC juge « urgent de revenir sur la notion de clés flottantes (...) et de travailler, dès 2002, sur la notion de maîtrise médicalisée et de coût par pathologie ». Elle plaide également pour une nouvelle répartition des différentes enveloppes financières (entre la ville, l'hôpital, le secteur médico-social) qui permettrait au gouvernement « d'établir à l'avenir des budgets prévisionnels plus réalistes ».
Dans l'immédiat, la CFE-CGC veut convaincre les parlementaires du bien-fondé du projet alternatif de réforme de l'assurance-maladie proposé en mai dernier par le « G7 », dont elle est membre (1). Ce texte aborde notamment des questions relatives à la démographie médicale, aux secteurs d'activité ou encore à la valeur et à la rémunération des actes.
(1) Outre la CFE-CGC, le G7 réunit trois autres organisations de salariés (CFTC, FO et CGT) et trois syndicats de médecins libéraux (la CSMF, le SML et la FMF qui est en désaccord avec les autres sur la question du secteur à honoraires libres).
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