Si le gouvernement travaille effectivement à une amélioration, comme il le reconnaît, du système de la couverture maladie universelle (CMU), rien n'est encore arrêté et il est trop tôt pour connaître les contours de cette réforme : tel est le message du ministère de la Santé qui ne confirme pas les affirmations du « Parisien » qui, dans son édition du 12 mai, tenait pour acquise une réforme avant l'été.
Deux problèmes sont aujourd'hui examinés par les experts gouvernementaux.
D'abord, le fameux effet de seuil, au-delà duquel la CMU complémentaire ne peut plus s'appliquer. On sait que, pour une personne seule, le plafond de ressources mensuel est fixé à 562 euros. Il est de 843 euros pour deux personnes, de 1 011 euros pour une famille de trois personnes et de 1 180 euros pour un foyer de quatre personnes. Ceux ou celles qui sont juste au-dessus de ce seuil n'ont donc pas droit à la partie complémentaire de la CMU et n'ont pas non plus les capacités financières de s'assurer. Conséquence : drames et injustices flagrantes. Jean-François Mattei a souvent expliqué qu'il fallait remédier à cette iniquité. D'où l'idée de certains experts, reprise par « le Parisien », de mettre en place une allocation dégressive selon les revenus avec un plafond équivalent 1,5 ou 2 fois le SMIC. Des pistes que, du côté du gouvernement, on ne veut pas confirmer non plus, tout en affirmant que l'on travaille sur l'effet de seuil. Il est donc clair que l'idée est dans l'air. Le tout est de savoir quel coût cela impliquerait pour l'assurance-maladie, en sachant que les textes sur la CMU permettent au régime de base de jouer le rôle de complémentaires au même titre que les mutuelles ou autres assurances privées.
D'où le deuxième axe de réflexion sur une éventuelle réforme : encourager les bénéficiaires de la CMU à choisir une mutuelle ou une assurance comme complémentaire plutôt que le régime de base.
Les arbitrages étant loin d'être faits entre les différents ministères concernés, notamment le ministère des Finances, une réforme du système de CMU entré en application en janvier 2000 aura du mal à voir le jour avant l'été. Elle devrait prendre place dans le cadre de la grande réforme de la Sécurité sociale annoncée pour l'automne.
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