Elections présidentielles
« Nous avons six mois pour convaincre. » Les membres de la Coordination nationale des médecins exerçant en cliniques (CNMC) sont plus que jamais déterminés à se faire entendre.
Pour sensibiliser les futures têtes de l'exécutif français aux problèmes des cliniques, la CNMC a fait parvenir un questionnaire aux deux candidats à la présidence de la République, Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen, mais aussi à Lionel Jospin, en vue d'une « éventuelle nouvelle cohabitation ».
« Les pouvoirs publics nous ont appris à parler uniquement sous la pression, en période de crise, déclare Xavier Pouyat, membre de la CNMC. Là, on lui laisse six mois. Du coup, si nos problèmes ne sont toujours pas pris en compte, nous ne voyons qu'une possibilité : renouveler le même type d'action qu'en novembre dernier, en pire. » La CNMC a prévu d'appeler à la fermeture de tous les établissements hospitaliers privés à partir du 4 novembre 2002.
Parmi les remarques adressées aux politiques figure l'épineux problème de la revalorisation des salaires du secteur privé. Le gouvernement n'a toujours pas débloqué l'enveloppe de 260 millions d'euros promise à cet effet, alors que la condition de départ - la signature d'une convention collective unique des cliniques - est remplie (la Fédération de l'hospitalisation privée, la CFDT et la CFTC l'ont signée le 18 avril).
« Le gouvernement a annulé la réunion prévue avec la FHP mardi dernier, sous prétexte que le climat politique est perturbé, déplorent les membres de la CNMC. C'est une mauvaise excuse.Dans les cliniques, la situation est perturbée depuis des années, ça ne peut plus attendre. »
Autres propositions adressées aux candidats : l'augmentation immédiate des lettres clés (le KCC à 6 euros, au lieu de 2,09 euros, par exemple), l'allégement des charges, la résolution des problèmes de démographie médicale, ainsi que la mise en place d'un rendez-vous conventionnel annuel gérant l'évolution des pratiques entre professionnels, administration et usagers.
Dans son courrier, la CNMC insiste également sur la pénurie de matériel lourd, notamment en PET-scan, à la base de la prévention en cancérologie : la France en possède 5, contre 86 pour l'Allemagne et 17 pour l'Espagne. « C'est une perte de chances pour nos patients, déplore le Dr Philippe Cuq, membre de la CNMC. Du coup, on doit magouiller pour qu'ils obtiennent un examen à l'étranger. »
Autres questions soumises au futur président : la tarification à la pathologie, la lutte contre la fermeture de cliniques et le financement de l'application des normes de qualité.
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