P REMIERES mises en examen dans l'affaire de la clinique du Sport, à Paris, où une soixantaine de personnes ont été contaminée par la bactérie Xenopi entre 1988 et 1993 : trois chirurgiens ont été mis en examen pour « blessure involontaire et atteinte à l'intégrité des personnes » et « mise en danger de la personne par violation d'une obligation de sécurité et de prudence », selon une source proche du dossier.
L'instruction avait été ouverte en octobre 1997 à la suite d'une plainte contre X d'un des patients touchés. L'enquête a montré que la source de l'infection était une contamination des instruments chirurgicaux lors du rinçage à l'eau de la clinique, qui contenait des concentrations importantes de Xenopi. Les trois chirurgiens, dont l'un a dirigé la clinique, sont donc soupçonnés d'avoir fait preuve de négligence dans la stérilisation des instruments. Il leur est aussi reproché de ne pas avoir informé les patients éventuellement touchés des risques encourus.
En février 2000, de nouvelles plaintes ont été déposées, visant cette fois les autorités administratives de tutelle et, notamment, plusieurs responsables de la direction générale de la Santé (DGS). Une information judiciaire distincte a été ouverte. Les plaignants s'appuyaient, entre autres, sur des courriers adressés à la DGS en 1996 par le Dr Jean-Marc Ziza, chef d'un service de médecine interne et de rhumatologie, qui se disait « très étonné que les patients éventuellement concernés par une telle infection, c'est-à-dire tous ceux qui ont eu un geste chirurgical potentiellement infectant durant cette période (1988-1993), n'aient pas été prévenus de façon claire et explicite du risque d'infection nosocomiale ».
Xenopi provoque une infection, rare, mais pas exceptionnelle, qui peut se localiser sur les os, attaquer les vertèbres, comprimer la moelle épinière ; la bactérie peut aussi infecter d'autres organes. Le traitement est très long, avec prise quotidienne d'antibiotiques pendant 12 à 24 mois, voire plus, comme l'explique le Dr Bruno Crestani, pneumologue à l'hôpital Bichat (Paris) à l'AFP.
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