Sécheresse, pluies torrentielles et inondations menacent la planète si l'homme, par ses activités industrielles, continue à réchauffer l'atmosphère. Pour éviter ce schéma catastrophe, l'accord de Marrakech s'engage à stabiliser l'émission de gaz polluants par les pays industrialisés d'ici six à huit ans. Initialement, le protocole de Kyoto était plus exigeant : il visait une réduction de 5,2 % des gaz en 2008. Mais les défenseurs de l'environnement se satisfont tout de même du présent accord, compte tenu des menaces qui planaient sur le protocole depuis le départ des Américains en mars 2001.
L'accord de Marrakech prévoit la régulation des émissions de gaz grâce à un système de bonus-malus. Les pays utilisant des sources d'énergie « propres » seront récompensés par l'attribution de permis d'émission. A l'inverse, ceux qui ne parviennent pas à s'autréguler devront payer pour continuer à être membres de l'accord.
Pour aider les pays dans leur tâche, le protocole prévoit des « mesures de flexibilité ». Le principe est d'échanger les réductions d'émissions entre pays pour réduire les coûts. Une tonne de CO2 émise à Bombay ou à Paris a le même effet sur le climat. Or il est moins onéreux de réduire la pollution à Bombay, où les bus carburent mal et où on se chauffe au charbon. Ainsi, les pays qui décideront d'investir dans des technologies propres dans des pays en voie de développement obtiendront en retour des permis d'émissions. De même pour ceux qui développeront la plantation de forêts, les supposés puits de carbone pourtant contestés par certains scientifiques. Un marché mondial de droits d'émission pesant plusieurs milliards de dollars est donc à définir ; une bourse verra sans doute le jour en 2008.
55 pays
Pour entrer en vigueur, le protocole doit être ratifié par 55 pays représentant 55 % des émissions des pays industrialisés. Les Etats-Unis ayant boudé l'accord, il fallait les remplacer par un autre pollueur conséquent. La Russie s'est engagée à ratifier le protocole en échange de concessions. L'accord de Marrakech lui offre en effet une rallonge du forfait de tonnes de carbone susceptibles d'être absorbées par ses forêts.
Lionel Jospin a annoncé « se réjouir du succès obtenu à Marrakech ». Toutefois, bien qu'indispensable pour jeter les bases d'un contrôle mondial de la pollution atmosphérique, le protocole présente toutefois des limites. Aujourd'hui, compte tenu de la défection américaine, seul le tiers des émissions mondiales sont sous le contrôle du protocole de Kyoto. L'objectif est maintenant d'élargir cette base aux émissions des pays en voie de développement et de faire revenir les Etats-Unis. Par ailleurs, le respect de telles mesures doit être garanti par des mécanismes de contrôle et de répression. Cette force juridique ne sera décidée qu'après la ratification du protocole, espérée en 2002 pour le Sommet de la Terre de Johannesburg.
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