A 23 ans, Clément Lazarus, en Dcem3 à la Pitié (faculté Pierre-et-Marie-Curie), totalise déjà dix années de pratique du rugby, toujours comme numéro 8 (avant, 3e ligne centre) : au lycée, en équipe jeunes du RC France, au Racing Club de Paris du 15e arrondissement et, depuis trois ans, dans l'équipe des Petits Cochons lorsqu'elle s'est reconstituée avec la fusion des anciennes équipes de Saint-Antoine et de la Pitié. «L'an dernier, mes fonctions syndicales (il était vice-président de l'Association nationale des étudiants en médecine de France, l'Anemf) m'ont contraint à l'abstinence rugbystique et j'ai alors réalisé à quel point ce sport était pour moi une passion essentielle à mon équilibre. J'y cultive des valeurs qui se marient particulièrement bien avec le monde étudiant: le dépassement de soi, le sens de la fête. En prime, il y a parfois le goût pour les actions un peu furtives, le côté “pas vu, pas pris” auquel on s'exerce.»
Pour Clément Lazarus, le rugby n'est pas un sport qui nécessiterait, à la différence du football, un bagage intellectuel particulier : «En fait, si les règles sont plus complexes, on y fait surtout un apprentissage des réflexes et on y expérimente que, en toute situation, il y a toujours quelque chose à tenter.»
Bien sûr, le jeu est physique : «Même si l'on observe une baisse de la violence, il faut savoir prendre les coups.» Le futur médecin ne compte plus ses doigts abîmés par des coups de crampons et il a été victime d'une rupture des ligaments croisés qui le fait encore souffrir.
Mais, pour lui, le génie du jeu primera toujours sur la violence. «En rugby, les meilleurs resteront les petits pleins de vivacité, les plus joueurs, et certainement pas les boxeurs.»
«Pour beaucoup d'étudiants, pronostique-t-il, cette Coupe du monde s'annonce comme la ruine du début de l'année universitaire. Pour ma part, j'ai pu acheter des places pour France-Irlande. Pour la suite, nous nous programmons entre copains des soirées en trois temps: apéro, match à la télé et partie de poker.»
Un pronostic ? « Les Bleus traversent actuellement une période faste de gagne. Et c'est précisément ce qui m'inquiète: dans son histoire, c'est quand l'Equipe de France a été la plus forte qu'elle a perdu et, à l'inverse, quand elle est donnée battue qu'elle crée la surprise...»
Avec un sport qui, ces dernières années, s'est énormément popularisé, l'enjeu du Mondial est de taille : «En cas de victoire, le rugby aura des chances de faire jeu égal avec le football en recrutant autant que lui dans toutes les régions.» Quitte à détrôner le ballon rond, selon la prophétie de Lucien Mias.
> CH. D.
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