La carrière politique du Dr Claude Maffioli (DL), ancien président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), démarre sur les chapeaux de roue.
A peine intronisé par l'UMP (Union pour la majorité présidentielle) dans la deuxième circonscription de la Marne (« le Quotidien » du 1 mai), le voilà en effet qui rencontre un écueil dans son propre camp. L'obstacle a pour nom Catherine Vautrin (RPR), candidate malheureuse à l'investiture UMP pour la course au même siège de l'Assemblée nationale. Une femme impliquée dans la politique locale depuis une dizaine d'années, et qui bénéficie de l'appui du président (RPR) de la région Champagne-Ardenne, sénateur de la Marne, député jusqu'en septembre dernier de la circonscription que brigue aujourd'hui Claude Maffioli et, accessoirement, médecin : le Pr Jean-Claude Etienne.
Les deux camps ne se découvrent pas soudainement. « J'étais jeune agrégé quand lui était chef de clinique, glisse le Pr Etienne, c'est dire si je connais Claude Maffioli depuis longtemps ! » Ils s'affrontent avec de moins en moins de discrétion. Lundi soir, à l'initiative de Jean-Claude Etienne, les maires de la circonscription - des maires de toutes les sensibilités politiques, précise le président de région - ont voté pour désigner « leur » candidat de droite aux législatives. Soixante-six des 89 maires concernés ont participé à l'opération. Ils ont choisi... Catherine Vautrin... à 83,08 %. Un brin perfide, le Pr Etienne précise qu' « un seul a donné sa voix à Claude Maffioli ». La manœuvre paraît un peu grosse à l'intéressé. « Jean-Claude Etienne, qui confond les législatives avec les sénatoriales, se livre à des manipulations. Il crée une sorte de comité de soutien pour sa candidate. Moi, cela ne me gêne pas, mais je constate que dans la première circonscription de la Marne, où c'est un RPR qui a obtenu l'investiture de l'UMP, on trouve tout à fait logique que les autres se retirent. Pourquoi la même règle ne s'applique-t-elle pas partout ? »
A grands traits, chacun fait donc sa propre analyse d'une situation que viennent compliquer trois autres candidatures de droite - Louis Ansay (MPF), Jacques Douadi (UDF) et Roger Paris (CNI). Jean-Claude Etienne s'indigne contre « un label décerné par les états-majors parisiens » et qui prime sur « l'implantation de terrain » et la connaissance des dossiers de son poulain Catherine Vautrin. Pour un peu, Claude Maffioli, qui a toujours exercé à Reims, qui est depuis un an adjoint au maire de la ville chargé du tourisme, ferait figure de « parachuté ». Le Pr Etienne glisse au passage que « plus chiraquienne que Catherine Vautrin, ça n'existe pas », ce qui rendrait d'autant plus incompréhensible sa mise à l'écart de l'UMP. Claude Maffioli riposte en fustigeant des « magouilles politiciennes » et en montrant du doigt « les personnalités locales » qui « s'accrochent à leurs prérogatives ».
Les frères ennemis sont cependant d'accord sur un point : si l'autre persiste dans son erreur, il sera responsable de l'échec de la droite aux législatives dans la deuxième circonscription de la Marne. « Une circonscription à bascule droite ou gauche », résume Jean-Claude Etienne, qui sait de quoi il parle puisqu'il l'a lui-même fait tomber dans le giron du RPR en 1993. Or c'est Adeline Hazan, secrétaire nationale du Parti socialiste aux questions de société, très investie localement - elle est conseillère régionale - qui y défendra les couleurs de la gauche en juin. L'adversaire est de taille à remporter la mise. Il faut être à sa hauteur. Pour Jean-Claude Etienne, il ne fait pas un pli que Catherine Vautrin est la femme de la situation. « Dans cette circonscription, la personnalité compte. Le facteur personnel, la proximité avec les gens, sont déterminants dans les chances de succès... » Claude Maffioli ne raisonne pas ainsi : « Le problème majeur de ces législatives, c'est d'éviter une nouvelle cohabitation. Pour que cela n'arrive pas, il y a l'UMP avec un critère : l'investiture. Il se trouve que je l'ai, cette investiture ! »
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