« Je suis spécialiste en médecine générale depuis juin 2007 ; depuis juin 2007, je cote mes actes en Cs et mes emm… vont croissants… Pourtant, je ne fais qu’appliquer la loi ! » Trois mois après son accession à la tête de MG France, Claude Leicher a ouvert son premier congrès en tant que président à Lille samedi en début d’après-midi. Devant quelques 300 médecins généralistes venus de toute la France, le généraliste de la Drôme s’est présenté en champion des combats de la médecine générale et il a placé ce Vème Congrès sous le signe de la libre expresion de tous les congressistes. « Le 11 mars, vous vous êtes mis debout », a t-il souligné, en saluant succès de la Journée de fermeture des cabinets ce jeudi là.
Un peu plus tôt, devant la presse, il avait expliqué que lors des trois jours de congrès, il « parlerait le moins possible, car la parole revient d’abord aux médecins généralistes et cadres syndicaux. » Chaleureusement applaudit par ses troupes, Claude Leicher s’est présenté aussi en héritier, faisant ovationner les noms des fondateurs et présidents successifs de MG France, y compris son prédécesseur immédiat, Martial Olivier-Koehret, battu par lui en décembre, qu’il a d’ailleurs remercié, en tout cas « pour les points positifs de la loi HPST ».
Mais c’est surtout sur le combat pour le Cs que le nouveau président de MG France s’est une nouvelle fois positionné, en expliquant à la presse avant le début du congrès que c’était pour lui avant tout une bataille symbolique et identitaire, Il a estimé notamment que le président de la République –qui a lancé mercredi une « grande concertation sur la médecine de proximité »- devait donner très rapidement des signes aux médecins généralistes. « Le règlement arbitral (qui doit être annoncé avant la mi-avril, Ndlr) peut-être un des premiers lieu sur lequel le président peut donner des signes politiques forts », a t-il expliqué aux journalistes, en citant le droit à la cotation Cs. « Si la cour de cassation (qui doit statuer le 8 avril sur le droit au Cs, ndlr) allait contre le Parlement, ce ne serait ni une victoire, ni une défaite pour les généralistes, mais le signe que la loi de 2002 n’est pas appliquée et qu’il faut la refaire, » a-t-il martelé.
Dans son discours inaugural de Lille, Claude Leicher a aussi évoqué le manque de moyens auquel les généralistes sont confrontés, citant un revenu horaire de 26 euros pour un généraliste qui travaille de 54 à 64 heures par semaine. Enfin, il a évoqué les tracasseries nouvelles dont la profession pâtit, notamment au titre de la loi HPST: obligation de déclarer ses congés ou taxation de ceux qui refuseraient le service médical obligatoire inclut dans les futurs « contrats santé solidarité ».
Concernant la taxation des feuilles de soins papier, Claude Leicher croit savoir que l’entrée en vigueur serait fixé au 1er mai. A cette date, il menace d’une « grève totale et illimitée de la télétransmission. » Le président de MG France se fait fort d’entrainer alors dans ce mouvement la totalité des syndicats de médecins libéraux.
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