Alors que le corps médical souffle les braises sur le chaudron de l’assistance publique-hôpitaux de Paris, Claude Évin, loin de jouer les pompiers, préfère endosser le rôle de l’arbitre. « Je n’ai pas envie de diriger l’AP-HP », confie le directeur de l’Agence Régionale de Santé de l’Ile-de-France. Ce moment ne devrait pas se prolonger trop longtemps. « L’hôpital n’est pas une instance délibérative », rappelle-t-il dans une menace à peine voilée. Attendre et voir pour mieux trancher ensuite, tel est le message adressé lors de la dernière cession des Asclépiades* avant l’été. Pour autant, le directeur de l’ARS en dépit de ses pouvoirs dévolus par la loi HPST ne peut tout trancher. En ce qui concerne la médecine ambulatoire, il n’intervient pas sur la convention médicale par exemple. Quant à la gestion du risque, elle est partagée avec l’assurance maladie. « On a rapproché le pilotage mais on n’a pas réglé tous les problèmes », souligne Claude Évin.
Pour autant quel diagnostic peut-on porter sur la région capitale ? « C’est une région contrastée. En matière d`offre de soins par exemple, on recense des territoires comparables à certaines zones rurales, en Seine et Marne par exemple », pointe Claude Évin. Mais aussi la situation est tendue dans certains territoires urbains comme en Seine Saint-Denis. La situation est plus équilibrée sur le volet de l’offre hospitalière. L’enjeu est ici de développer les coopérations entre le public et le privé.
En ce qui concerne le volet sanitaire et social, la situation est paradoxale : contrairement à la médecine ambulatoire, l’offre est disponible à la périphérie, insuffisante à Paris. Le prix du foncier explique ce phénomène.
Une fois le constat établi quelles sont les priorités ? Le plan d’action se décline en trois points : réduire les inégalités dans le champ de la santé, améliorer la qualité des services rendus, optimiser l’efficience dans les dépenses. « Le respect de ces critères m’amènera à prendre des décisions », prévient Claude Évin.
Elles seront également reprises dans le projet régional de santé où seront présentées les principales orientations stratégiques.
Pour mener à bien ces projets, Claude Évin dispose d’une force de frappe forte de 1 300 agents. Mais cette nouvelle structure n’est pas au-dessus des lois. Le travail accompli sera évalué sur 31 critères depuis le taux d’obésité observé chez les enfants jusqu’au taux de prématurité sans oublier la réduction des déficits hospitaliers. Le retour à l’équilibre financier sera bien à l’hôpital l’enjeu de toutes les mobilisations à venir.
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