UNE EQUIPE de l'Inserm de Grenoble a obtenu chez des rats présentant un gliome à un stade avancé une multiplication par six de la durée de vie par l'association de chimiothérapie par cisplatine et de rayonnement synchrotron monochromatique. Ce succès ouvre des perpectives chez l'homme.
Ce travail est le fruit du travail de l'équipe de l'unité Inserm 647 dirigée par François Estève à l'Esrf (ID17) et au CHU (université Joseph-Fourier) de Grenoble.
Le gliome est le type de tumeur cérébrale le plus fréquent chez l'homme adulte. Aujourd'hui, la durée de vie moyenne des patients présentant un gliome de haut grade est de moins d'une année ; la radiothérapie traditionnelle n'a qu'un effet palliatif : ces tumeurs sont les tumeurs humaines les plus radiorésistantes qui soient. Le plus souvent, la chimiothérapie et la chirurgie n'ont pas d'efficacité.
Après avoir conduit des travaux sur des cellules tumorales F98, les chercheurs de l'Inserm ont implanté ces cellules dans le cerveau de rats ; les animaux ont donc développé des tumeurs très résistantes à la radiothérapie et se développant très rapidement. La durée de vie est de : 28 jours chez les rats non traités ; 39 jours chez les rats traités par cisplatine seul ; 48 jours chez les animaux traités par synchrotron seul.
Dans la présente étude, les rats atteints de gliome ont, dans un premier temps, reçu une injection de cisplatine dans le cerveau ; en s'intercalant dans l'ADN des cellules tumorales, le cisplatine en a limité la prolifération. Le lendemain, les animaux ont été exposés au rayonnement synchrotron monochromatique. Les zones contenant le cisplatine ont absorbé cette énergie et détruit l'ADN tumoral. Au total, l'association de cisplatine et de synchrotron a permis une durée de survie moyenne de 200 jours, soit six fois plus longue que celle des animaux non traités.
Un an après traitement, 3 rats sur 10 avaient une disparition de leur tumeur.
Forts de ces résultats, les chercheurs ont envisagé l'élaboration d'un protocole pour l'utilisation de ces techniques chez l'homme. Certes, ils ne peuvent pas affirmer que ces résultats seront transposables à l'homme. Mais, estiment-ils, ils constituent une piste encourageante dans la recherche d'un traitement curatif de ce type de cancer cérébral.
« Cancer Research » du 1er avril 2004.
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