D’ORDINAIRE, les nominations des directeurs généraux de CHU se font au fil de l’eau. Que cinq postes soient à pourvoir simultanément constitue une première, qui ne manque pas d’agiter le microcosme hospitalier. Les pronostics vont bon train, d’autant que rien n’est encore décidé.
A Nîmes, le directeur général du CHU, Guy Mazerau, a pris sa retraite. Quatre autres DG libèrent leur fauteuil puisqu’ils ont été nommés conseillers généraux des établissements de santé par Xavier Bertrand : Pierre Rayroles, à Caen, Daniel Marie, à Dijon, Gérard Sacco, à Rennes, et Guy Richier à Saint-Etienne.
Ces postes vacants attirent toutes les convoitises. Chaque CHU a reçu en moyenne une trentaine de candidatures – certains postulants se sont présentés sur les cinq CHU à la fois. Un premier tri a déjà été effectué en septembre par la commission des carrières, organisme qui regroupe à parité les organisations syndicales de directeurs et l’administration (Dhos et FHF). Ne sont plus en lice, qu’une douzaine de candidats au maximum par site. La plupart dirigent actuellement un hôpital, mais certains profils sont plus atypiques.
C’est notamment le cas d’Olivier Boyer, ancien directeur de l’hôpital de Tonnerre, devenu conseiller « hôpital » auprès du ministre de la Santé, qui vise le CHU de Dijon ; Jean-Claude Husson, directeur délégué de l’ARH de Corse, brigue quant à lui la direction du CHU de Dijon.
Une nouvelle étape s’ouvre ces jours-ci pour départager les postulants. Les maires des cinq villes peuvent, s’ils le souhaitent, les rencontrer, pour se faire leur idée. A charge ensuite pour eux de retenir trois noms, qu’ils feront remonter à la direction des hôpitaux courant novembre.
Dans les cinq régions concernées, les directeurs d’agence régionale de l’hospitalisation (ARH) ont également leur mot à dire.
Une fois tous les avis collectés, c’est à la commission administrative paritaire nationale (regroupant syndicats et administration) de trancher – réunion prévue le 17 novembre. Etant entendu que la décision finale appartient au ministre de la Santé en personne.
Bien malin qui saurait dire à ce jour le nom des gagnants. Des favoris émergent du lot, mais les surprises ne sont pas exclues. Une chose est sûre, le maire dispose là d’un pouvoir certain : neuf fois sur dix, l’avis du président du conseil d’administration prévaut. Les accointances politiques pèseront donc lourd dans la balance. Certains candidats font valoir d’autres arguments : connaissances locales, soutien syndical, appui de réseaux, notamment franc-maçon…
Le profil recherché varie aussi en fonction des enjeux propres à chaque CHU. A Nîmes, il convient de mener à bien le rapprochement amorcé avec le CHU de Montpellier. A Caen et Dijon, des projets de restructuration sont en cours. A Saint-Etienne, il faut apurer les comptes. A Rennes aussi, l’enjeu financier est important ; ce CHU, onzième de France par la taille, est connu pour être un bastion de la Cfdt Syncass. Ce syndicat saura-t-il garder la main ? Chaque syndicat de directeur (Syncass-Cfdt, Snch, FO) voit dans ces nominations stratégiques un moyen d’évaluer son influence auprès des pouvoirs publics. «Je n’apprécierais pas du tout que mon organisation syndicale n’obtienne aucun des cinq CHU», explique un responsable syndical.
Réponse dans les jours qui suivront la réunion de la commission administrative paritaire nationale, le 17 novembre : Xavier Bertrand ne tardera sans doute pas à rendre publics ses choix.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature