A Paris
L'avant-garde hongroise
Trois galeries de Saint-Germain-des-Prés s'associent pour exposer des œuvres de l'avant-garde hongroise, de 1910 à 1940. Cubisme, futurisme, constructivisme, expressionnisme allemand... : les peintres magyars firent l'expérience et la synthèse des mouvements qui se déployaient dans l'Europe de l'entre-deux guerres.
Chez Zlotowski et Le Minotaure, la diversité est de mise. A la mathématique des « formes nucléaires » d'István Beöthy répondent les harmonieuses compositions expressionnistes, un peu surréaliste et folkloriques de Béla Kadar, qui livre un « Portrait de femme » rappelant étrangement Marie Laurencin. Le compositeur d'origine hongroise Henri Nouveau est représenté par d'intéressants collages abstraits géométriques. On aimera aussi les scènes cézaniennes, influencées par l'art hindou et khmer, d'Alfred Reth, l'un des plus célèbres peintres avant-gardistes hongrois. Un magnifique éclectisme qui fera découvrir des architectures d'images, des motifs populaires, des affiches et couvertures de livres ou encore des linogravures.
La galerie de Valois, quant à elle, se concentre sur l'œuvre de deux sculpteurs hongrois du début du XXe siècle : Gustave Miklos et Joseph Csaky. Leurs œuvres, dans lesquelles s'immiscent mystère, spiritualité et exigence esthétique, sont un bel hommage à la sculpture art déco.
Galerie Zlotowski. 20, rue de Seine. Paris 6e . Galerie Le Minotaure, 2, rue des Beaux-Arts. Paris 6e. Galerie de Valois, 41, rue de Seine, Paris 6e.
Jusqu'au 29 mai
A noter, l'ouvrage « Alfred Reth, du cubisme à l'abstraction », éd. Maklary Artworks, 350 p.
Pierre Dmitrienko
Des victimes, des bourreaux, des prisonniers, des hommes baillonnés, un soldat inconnu, une icône noire... : Pierre Dmitrienko (1925-1974) dit la souffrance du monde, la barbarie de l'homme, les drames de l'Histoire. Ce fils d'émigrés russes qui croit en la rédemption n'a cessé de traquer le mal pour mieux révéler ce qu'il y a d'humain en chacun de nous. Entre abstraction et figuration, son travail très sensible (des peintures, œuvres sur papier, sculptures et de rares gravures sont présentées ici), rend un son très tragique. On y retrouve toute la force et la violence d'un Goya, d'un Otto Dix ou d'un Fautrier. Une grâce et une âme.
Galerie Henry Bussière, 21 et 21 bis, rue Michel-le-Comte, Paris 3e. Jusqu'au 30 mai.
Rachel, une vie pour le théâtre
Elle joua « Phèdre » à New York, entra à la Comédie-Française à 17 ans, fut la plus grande interprète du Théâtre-Français (elle y fut admise pensionnaire en 1838). Véritable étoile internationale, la grande comédienne Rachel (1821-1858), de son vrai nom Elisa Rachel Félix, connut une renommée stupéfiante. En ce milieu de siècle où le Romantisme était tout puissant, Rachel remit au goût du jour Racine et Corneille. Bouleversante sur scène, elle renouvela le genre de la tragédie grâce à une interprétation authentique et passionnée.
La très touchante et intéressante exposition du musée d'Art et d'Histoire du judaïsme célèbre Rachel par une variété de témoignages : lithographies, statuettes et toiles, caricatures, documents sonores... et même des escarpins ayant appartenu à la grande actrice.
Musée d'art et d'histoire du Judaïsme,71, rue du Temple, Paris 3e. Tél. 01.53.01.86.60. Jusqu'au 31 mai.
Foire internationale du Livre ancien
Pour sa 16e édition, la Foire internationale du Livre ancien frappe une fois encore par la diversité des ouvrages qu'elle propose. Manuscrits enluminés, écrits désuets, livres illustrés d'hier ou d'aujourd'hui, éditions originales, autographes, mais aussi dessins, estampes, cartes anciennes, atlas... : c'est un vaste cabinet de curiosités qui accueillera le chineur. Il y trouvera par exemple l'un des cinquante exemplaires sur vélin pur fil des poèmes d'André Breton de 1948, une planche lithographiée des accessoires du voyage sous Louis-Philippe, un journal sur les Rolling Stones, un psaume du XIIIe siècle, une jolie édition ancienne des Contes en vers et en prose de Charles Perrault, des pochoirs romantiques, ou encore un ouvrage sur les plantes et leur application aux industries d'art (4 tomes de 379 chromolithographies) par Verneuil.
Foire internationale du livre ancien. Maison de la Mutualité, 24, rue Saint-Victor, Paris 5e. Tél. 01.43.29.46.38. Du 13 au 16 mai.
Sylvie Raphael-Jacob
Entrez dans l'univers lumineux de cette artiste qui présente, dans sa quatrième exposition, une vingtaine d'huiles sur toile et cent cinquante aquarelles. Le monde de Sylvie Raphael-Jacob va de Bourgogne en Vendée et en Ile-de-France ; y surgissent jardins et fleurs, plages et voiliers, rendus dans leurs traits essentiels et dans une délicatesse de tons où dominent les bleus et les roses. Si dans le passé elle a parfois quasiment réduit un paysage à l'abstraction, aujourd'hui elle va vers la représentation humaine et des nus font une apparition remarquée. La recherche de l'harmonie reste son maître mot.
Galerie Christian Siret, jardins du Palais Royal, 134, Galerie de Valois, 75001 Paris. Tous les jours de 14 h à 19 h et sur rendez-vous. Tél. 01.42.61.46.04. Jusqu'au 22 mai.
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