L'ÉQUIPE du Dr Nicole Guiso (institut Pasteur, Lille) a mené une étude génomique sur le lien entre la vaccination contre la coqueluche et la circulation des souches de Bordetella pertussis. Cette analyse a été menée sur des isolats cliniques collectés sur quatre continents et dans des dizaines de régions où des vaccinations massives d'enfants ont été pratiquées. L'étude montre que les bactéries contre lesquelles le vaccin était dirigé ont été pratiquement éliminées dans les années suivant la mise en place des campagnes de vaccination. Ce qui confirme, de fait, le succès de ces campagnes. L'analyse des génomes bactériens a montré, par ailleurs, que les cas de coqueluche recensés actuellement dans les pays où la vaccination est obligatoire sont liés à des souches non contenues par le vaccin.
Pour l'équipe du Dr Guiso, «notre analyse démontre que les isolats circulants perdent constamment du matériel génétique à l'inverse des isolats qui ont circulé durant la période prévaccinale. Cette perte de matériel génétique ne semble pas modifier la virulence des souches. Elle serait en rapport avec des éléments d'insertion de séquence». Les chercheurs ont par ailleurs observé que certaines séquences génétiques susceptibles d'être impliquées dans la virulence des bactéries étaient particulièrement instables. Elles pourraient donc être éliminées progressivement du génome bactérien.
En prenant en compte cette donnée, les chercheurs proposent de mettre en place de nouvelles stratégies vaccinales fondées sur l'utilisation, non plus de vaccins luttant contre certaines bactéries et agissant de façon globale, mais sur de nouveaux vaccins ciblant des facteurs de virulence des bactéries circulantes. En France, ce type de vaccin est recommandé depuis 1998. Une couverture vaccinale généralisée faisant appel à ces nouveaux vaccins qui ciblent la virulence pourrait accélérer le contrôle de la maladie dans le monde.
« PloS One » 18 juin 2008.
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