L'hôpital doit-il permettre aux patients paralysés de fumer ? La question divise un service du CHU de Nantes, après le dépôt par la CGT d'une plainte pour « mise en danger de la vie d'autrui » et non-respect des lois antitabac.
Le syndicat met en cause le tabagisme passif que subit, selon lui, le personnel du centre de rééducation fonctionnelle de l'hôpital Saint-Jacques. En réponse, le Pr Jean-François Mathé, responsable du service, a reçu des journalistes pour leur expliquer sa décision de « tolérer le tabac », rapporte l'AFP.
« Il y a les arguments de la loi, a expliqué le médecin, et il y a les arguments du cœur, de la souffrance physique et morale de ces malades. »« Ma décision est un peu "borderline", a-t-il reconnu, mais si on appliquait strictement le règlement, les conséquences seraient bien pires que la tabagie, car il faudrait exclure les fumeurs. »
Les malades, paraplégiques ou tétraplégiques, arrivent au centre après des mois, parfois, de réanimation. Ils y apprennent peu à peu, et autant que possible, à apprivoiser leur douleur et leur angoisse.
« Comment peut-on prétendre que nous sommes insensibles à leur souffrance ? », s'insurge Olivier Terrien, l'aide-soignant, syndiqué à la CGT, à l'origine de la plainte, décidée après plusieurs démarches internes.
Le jeune homme dit comprendre qu'une cigarette puisse soulager un instant certains patients. Il dénonce en revanche des « abus ». Il rappelle qu'à une époque « les personnels tenaient les cigarettes des tétraplégiques », affirme que, certains soirs, « la fumée embrume tout l'étage».
Surtout, affirme Olivier Terrien, il arrive que des malades fument dans leur chambre. Et de citer un départ de feu en octobre 2001, aussitôt maîtrisé par ..............
L'hôpital a consenti d'importants efforts pour minimiser la gêne. Outre l'installation d'un extracteur de fumée, une partie du hall d'accueil a été transformée en salle fumeurs fermée. Sa porte la rend toutefois inaccessible aux tétraplégiques.
Des équipements insuffisants, juge la CGT, en affirmant que les familles des malades et des patients d'autres services viennent fumer sur les lieux.
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