ZEN
Même si le Sénat, après le renouvellement du tiers de son stock humain, compte un peu plus de femmes, on ne saurait dire que la parité, clamée partout haut et fort en politique, se soit vraiment établie. Voyez comment tout un chacun est à la recherche du fameux « troisième homme » pour l'élection présidentielle. Chez les Verts, l'ineffable Alain Lipietz ayant prouvé que son ego équivalait plutôt à la quatrième roue du carrosse qu'au carré de l'hypoténuse, il reste, à gauche, l'inexorable lionceau de Belfort, Chevènement, et, à droite, on se dispute ladite troisième place.
Mais personne, encore, n'a évoqué une femme pour le ticket du troisième ! Dominique Voynet chez les Verts ? Ce serait contrainte et forcée. Il nous reste, ailleurs, la candidate Christine Boutin, épatante, avec une nouvelle coiffure, transcourants, enthousiaste, recherchant ses cinq cents signatures d'élus pour être candidatable, et nous apprenant au passage que son parti politique se nomme le « forum des républicains sociaux », un FRS qui nous change des sigles habituels, commençant à peu près tous par un « U »...
Christine Boutin, députée apparentée UDF des Yvelines, ne roule pour personne, et surtout pas pour Jacques Chirac, tient-elle à faire savoir à ceux qui la soupçonnent de vouloir voler des voix à François Bayrou. Elle se lance, elle se lâche, parce qu'elle le vaut bien, a-t-on envie d'ajouter. Elle est partie jusqu'en 2007, dit-elle gaiement, pour clouer le bec aux mauvais qui parlent de son un-pour-cent d'intentions de vote.
Elle a déjà, comme une grande, un directeur de cabinet, M. Poisson, qui assure que « pendant la campagne, on ne parlera plus du Pacs », contre lequel Christine Boutin s'était déchaînée, et illustrée à l'Assemblée, où personne n'a oublié ses larmes, après une attaque politique de la gauche. C'est dommage - car les électeurs anti-Pacs doivent être nombreux - de se priver de leurs suffrages ! Mais Christine est ainsi, telle Blandine face aux lions : elle se dépouille, et n'expose plus que sa robe de lin blanc ; chaque quolibet lui est onction, et les voix du Seigneur doivent compter, au premier tour d'une élection !
Avec Christine Boutin, une sorte de fraîcheur surprenante surgit de l'arène politique fumante des sabots des mêmes vieux taureaux fatigués. Nous aurons Arlette, l'ailleurs de la gauche, et Christine à la droite de l'ailleurs, où elle veut aider à « construire une société où l'homme sera respecté, quelles que soient sa face, sa religion et la couleur de sa peau ». Elle dit « L'homme », ontologiquement, mais elle doit penser aussi à la femme !
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