L’actuel président du Collectif interassociatif sur la santé (CISS) pourrait démissionner de sa fonction en décembre 2012 ou début 2013. « Christian Saout a évoqué son souhait de démissionner de la présidence devant le conseil d’administration et a en effet envoyé un mail aux administrateurs, où il posait des questions de fond », a confirmé au « Quotidien » Marc Morel, directeur du CISS.
Première raison invoquée : sa fonction de magistrat au tribunal administratif de Nîmes ne lui permet plus de se consacrer comme il l’entend à la défense des usagers. Xavier Bertrand avait mis fin à sa mise à disposition par le Conseil d’État à l’été 2011. « C’était infaisable de mener les 2 de front », explique Marc Morel, qui dénonce l’action contradictoire des pouvoirs publics. « Les associations de patients ont vocation à participer davantage à la démocratie sanitaire. Or on a supprimé la mise à disposition de Christian Saout. Les associations ne peuvent pas être représentatives de la société civile si elles sont toutes présidées par des retraités », dénonce le directeur. Christian Saout était président du CISS depuis septembre 2007, après avoir passé trois ans à sa vice-présidence. Il était aussi à la tête de AIDES de juillet 1998 à juin 2007.
Manque de financements
L’annonce de Christian Saout est aussi un signal d’alarme face à la pénurie de moyens. « Nous manquons de financement à tous les niveaux : pour former les représentants des patients, pour rembourser leurs frais de déplacements ou l’impression des documents ... », détaille Marc Morel. L’organisation interne du collectif même en pâtit. « Le CISS, conçu avant la création des agences régionales de santé, n’a cessé d’évoluer. Nous devons nous adapter », reconnaît son directeur.
Dans un récent communiqué, le CISS dénonce l’hypocrisie des discours qui finissent par la sacro-sainte formule : « le patient doit être au centre de notre système » sans que l’État ne donne des moyens concrets. « Après dix ans de purge, à peine relevée par les années Bachelot qui avait au moins de la considération pour ce que nous exprimions, nous n’attendions pas que l’on nous claque la porte au nez au lendemain du 6 mai 2012 », accuse le CISS. « Il faut penser à un système de financement pérenne de la représentation des usagers qui pourrait prendre la forme d’un fonds prévu par le projet de loi de financement de la sécurité sociale » déclare Marc Morel. En vain. Le PLFSS 2013 ne prévoit pas un tel fonds.
Les administrateurs du CISS ont demandé à Christian Saout de réfléchir. Plusieurs pistes sont à l’étude. « L’abandon de la présidence ne signifie pas l’abandon du CISS », précise Marc Morel. Christian Saout n’a pu être contacté ce lundi.
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