Rupture dans la continuité. Selon Christian Paul, député SRC de la Nièvre et rapporteur pour l’assurance maladie, les accidents du travail et les maladies professionnelles, la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2013 ménage une transition avec la politique menée par le gouvernement précédent, tout en poursuivant l’effort de réduction du déficit de la Sécurité sociale. Pour preuve : « La fixation à +2,7 % du taux de croissance de l’objectif national d’assurance maladie (Ondam) qui constitue un effort important dans un contexte économique difficile. »
Un effort néanmoins indispensable, puisqu’il permet de ne pas réduire le périmètre de la protection sociale. D’où l’obligation de réaliser quelque cinq milliards d’économies, en particulier sur le médicament et les transports. « Le gouvernement a fait le choix de diminuer le reste à charge en exerçant une pression sur les prix tant sur le médicament, que sur les dispositifs de santé », explique ainsi Christian Paul.
Sans oublier la nécessaire réorganisation du parcours de santé afin de mieux accompagner les malades. Seul regret pour le député de la Nièvre : « La trop faible reconnaissance de la prévention qui n’a pas suffisamment été portée dans le débat public alors que l’avenir appartient à la médecine préventive, pour ne pas dire prédictive. » Une reconnaissance qui nécessiterait d’instaurer une forfaitisation afin d’encourager et de faire évoluer le travail en équipe et ainsi de rémunérer des objectifs de santé publique »
À l’instar du coup d’arrêt donné à la convergence tarifaire entre les hôpitaux publics et privés, cette loi n’en constitue pas moins un nouveau cap fixé par le gouvernement. Un coup d’arrêt qui, selon Christian Paul, se justifie par « les missions différentes assumées par l’hôpital public et les cliniques privées ». En clair, enfermer dans des échelles tarifaires strictes des établissements astreints à des disponibilités différentes et fréquentés par des publics différents revenait à les enfermer dans « un carcan source de déficit et synonyme de régression de la qualité des soins ».
Baisse du reste à charge ?
Et ce nouveau cap passe nécessairement par la diminution du reste à charge. C’est d’ailleurs dans l’optique d’exercer une pression sur les prix que le gouvernement a également souhaité étendre aux organismes mutualistes la possibilité de créer des réseaux de soins. « La base juridique existait déjà dans les domaines de l’optique et du dentaire, mais elle était limitée aux seuls assureurs privés », explique ainsi Christian Paul avant d’ajouter : « Nous avons souhaité poser la question de l’accès aux complémentaires en garantissant la liberté de choix du patient et en nous offrant la possibilité de mesurer le caractère responsable et solidaire des contrats proposés. ».
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature