Vos malades ont lu
« Alternative-santé l'Impatient », mars
Abandonner ses excès de (mauvais) cholestérol dans des sous-bois fleuris et lumineux, telle semble être la suggestion d'« Alternative-santé l'Impatient » qui annonce son dossier sur le cholestérol avec une photo de joggers en forêt. Certes, le magazine ne prétend pas qu'il suffise toujours de s'aérer en courant pour venir à bout d'un hypercholestérolémie sérieuse et confirmée. Mais il ne se précipite pas sur les médicaments au moindre dépassement des 2 grammes désormais fatidiques : auparavant, il tient à différencier les HDL des LDL, à préciser la place des triglycérides dans un bon bilan lipidique, à situer l'hypercholestérolémie parmi les autres risques cardio-vasculaires, à passer en revue les modifications de mode de vie à envisager en cas de dépassement avéré des normes raisonnables. L'exercice physique apparaît alors à côté de l'arrêt du tabac, de la diminution de consommation des graisses animales, éventuellement de l'alcool, de l'amaigrissement en cas de surpoids. Quelques « menus anticholestérol » démontrent qu'hypercholestérolémie ne signifie pas forcément régime triste et privations, des nourritures réjouissantes telles que fromage de chèvre ou saumon, canard ou noix étant tout à fait conseillées par la faculté. Quant aux médicaments, le magazine rappelle qu'ils ne s'imposent pas toujours, qu'ils appartiennent à des familles différentes et ont parfois des effets secondaires. L'essentiel reste donc de trouver les justes moyens pour « éviter l'accident » cardio-vasculaire.
Mieux qu'un régime, « la bonne méthode »
« Tribune santé », mars-avril
« Maigrir durablement sans faire de régime »... : la formule, qui serait apparue il y a quelque temps comme une déclaration de type charlatanesque, fait aujourd'hui le titre d'un magazine-santé qui s'enorgueillit d'une riche palette de conseillers-médecins parmi les plus éminents. C'est qu'il apparaît bien certain aujourd'hui à la plupart des nutritionnistes qu'en effet, un « régime », et plus encore des régimes successifs, ne sauraient assurer un amincissement durable.
« Miroir aux alouettes », le dernier régime à la mode se présente « sous des habits nouveaux », mais fait « toujours appel aux mêmes recettes », explique la revue, sous la houlette de cinq sommités de la nutrition. Il faut donc rappeler une fois encore les promesses et les dangers des régimes à succès de mode, les mécanismes qui rendent le maintien du poids si difficile après amaigrissement, le nécessaire respect que chacun doit à ses sensations de faim et de satiété, puis bien sûr, les principes de « la bonne méthode ». Cette dernière, citée d'abord au chapitre des « régimes sérieux », sans doute par inadvertance, fait appel aux lumières conjuguées des Prs Joyeux et Fricker, qui privilégient la variété, la mesure, le bon sens et la sagesse.
Biologie et médecine chez Tintin
« Science & vie » édition spéciale » 14 H
« Nos maigres connaissances sur la biologie du lama ou la foudre en boule ne viennent pas des tristes pages de nos manuels, mais bien du Temple du soleil ou des 7 boules de cristal. » « Science & vie », conscient de l'apport de Tintin aux connaissances scientifiques de ses lecteurs, a voulu analyser de plus près les relations de ce héros avec les savants et la science de son époque, relations tantôt fantaisistes, tantôt fort sérieuses.
Sans doute la médecine et la biologie tiennent-elles une place relativement modeste parmi les préoccupations scientifiques d'Hergé, et en particulier parmi les inventions du savant par excellence, Tournesol. La revue a pourtant retenu la place accordée à la folie et à ses traitements : outre l'asile de fous des « Cigares du Pharaon », le poison qui rend fou du « Lotus bleu » ou les savants touchés par la malédiction de l'Inca des « 7 Boules de cristal », on trouve les débordements éthyliques du capitaine Haddock ou de Milou, les prophéties catastrophistes du savant Philippulus, voire « la folie ordinaire » de Tournesol pris de rage en s'entendant traiter de zouave. « Science & vie » a aussi diagnostiqué chez Hergé une « obsession du dédoublement », incarnée par les Dupondt, mais également perceptible chez Haddock, Tournesol ou la Castafiore.
Les inventions médicamenteuses sont, elles aussi, d'abord psychotropes, avec une pilule antialcoolique, un antidote au poison qui rend fou et un sérum de vérité. Il faut citer le brillant succès d'un antidote aux désordres pileux engendrés chez les Dupondt par un produit qui fait exploser les moteurs. On peut noter aussi que la vie dans l'espace façon « On a marché sur la lune », la vie dans le temps contracté de « l'Etoile mystérieuse », la vie congelée dans les glaces des Soviets, la vie grouillante des abysses marins ou de la jungle amazonienne, ne sont pas toutes aussi fantaisistes les unes que les autres.
Très grands ou trop grands ?
« Marie-France », avril
Prendre 10 centimètres en 100 ans, voilà qui pourrait apparaître modéré. Et pourtant, les garçons et les filles ont tant grandi que plus rien n'est à leur mesure. « Marie-France » s'est émue de cette poussée due aux protéines et à l'hygiène de vie, et peut-être aussi à « l'urbanisation accélérée » et au « fait de vivre de plus en plus à la lumière ». « C'est bien », estime le magazine, mais cela n'empêche pas pour l'instant les misères subies par ceux qui s'assomment en passant sous les portes, qui se coincent le sciatique en vendangeant à genoux, dont les muscles et le squelette résistent mal aux positions tordues qu'ils sont obligés de prendre pour laver la vaisselle ou se laver les dents, qui sont privés de cinéma et encore plus de théâtre pour cause de manque de place, qui ne trouvent pas chaussure à leur pied et sont obligés, dans la plupart des lits, de « dormir en diagonale ». Les ergonomes commencent à se préoccuper de fabriquer des sièges ou des machines adaptées, en particulier dans les différents engins de transport, mais en attendant, leur vie en altitude n'est pas bien facile. Il semble cependant qu'ils soient plutôt contents d'être grands.
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