L'efficacité des statines pour réduire le risque coronarien est largement démontré. Malgré cela, six mois après un accident coronarien, 58 % des patients ont une cholestérolémie totale supérieure aux objectifs fixés par les recommandations européennes. Pire, environ 50 % d'entre eux ne prennent aucun traitement hypolipémiant et seuls la moitié de ceux qui sont traités atteignent les valeurs cibles. Pour tenter d'expliquer ces chiffres, le Dr Brendan Buckley a évoqué trois raisons principales : la mauvaise observance, le manque de traitements efficaces et la réticence des médecins à augmenter les doses de départ. Selon lui, une des façons d'aider les patients à atteindre les objectifs est de mettre à leur disposition des médicaments encore plus efficaces.
Personne ne conteste aujourd'hui que les statines sont les hypocholestérolémiants qui abaissent le plus le LDL cholestérol et sont parmi les mieux tolérés. Il suffit de constater la place qu'elles ont conquis sur le marché et, par conséquent, le nombre de patients traités pour s'en persuader.
Des progrès sont encore possibles
B. Buckley a dressé le portrait de la statine idéale qui devrait être, selon lui, un inhibiteur puissant de l'HMGCoA réductase, sélectif des hépatocytes et avoir un faible potentiel d'interactions médicamenteuses, conditions nécessaires à une efficacité et à une tolérance maximales. La rosuvastatine (Crestor), la nouvelle molécule de cette classe développée par les Laboratoires AstraZeneca, est celle qui possède le plus puissant pouvoir inhibiteur de l'HMGCoA réductase et la demi-vie la plus longue. A la dose de 10 mg, la rosuvastatine permet d'obtenir des baisses du LDL-cholestérol équivalentes à celles fournies par 40 mg d'atorvastatine ou 80 mg de simvastatine.
La puissance n'est pas tout et une statine doit également être bien tolérée. Pour cela, son hydrophilie est une caractéristique importante. En effet, cette propriété confère à la molécule une plus grande hépatosélectivité et, donc, moins de risque d'atteindre les tissus périphériques, en particulier le muscle. Le potentiel d'interactions médicamenteuses doit également être pris en compte et le Dr Beckley a souligné que la rosuvastatine est très peu métabolisée in vivo, ce qui diminue substantiellement ce risque.
Enfin, si le retrait de la cérivastatine a focalisé l'attention sur les risques des statines et a renforcé les exigences des autorités pour délivrer une autorisation de mise sur le marché, il faut rappeler que les statines restent, de l'avis général, des médicaments très sûrs pour lesquels le risque d'effet indésirable sévère est cinq cents fois plus faible que celui de l'aspirine.
Pour conclure, Brendan Buckley a insisté sur le fait que la possibilité de disposer de médicaments plus puissants, très actifs à faible posologie, devrait permettre à davantage de patients d'atteindre les objectifs fixés par les recommandations internationales et, par conséquent, de diminuer sensiblement leur risque cardio-vasculaire.
D'après la communication de Brendan Buckley (Cork, Irlande), lors d'un symposium organisé par les Laboratoires AstraZeneca au Congrès de l'ESC.
* Crestor dispose d'ores et déjà d'une AMM européenne et devrait arriver très prochainement sur le marché français, dès que son prix sera fixé.
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