P RATIQUER une défibrillation permet de restaurer le rythme sinusal chez les patients en arrêt cardiaque par fibrillation ventriculaire. Chaque minute perdue, avant la pratique de ce geste, majore la mortalité de 7 à 10 %. Le succès de la technique est directement lié à la dépolarisation d'une masse myocardique donnée et ne peut donc être obtenu que si les palettes du défibrillateur sont correctement positionnées. Des recommandations récentes de l'European Resuscitation Council indiquent que la palette sternale doit être positionnée « sous la clavicule droite, au milieu de la ligne médio-claviculaire » et que la palette apicale doit être placée « sur les cotes inférieures gauches selon une ligne axillaire antéro-médiane ».
Afin de voir si, en pratique, les médecins appliquent ces recommandations, une équipe d'anesthésistes de Southampton, dirigée par le Dr Richard Heames, a, pendant une période de deux semaines, mis à leur disposition un mannequin enregistrant les positions des électrodes. Les pratiques cliniques de 101 médecins (20 médecins attachés, 2 chefs de service, 31 médecins seniors, 38 internes, 10 externes) ont ainsi été évaluées.
« Dans 65 % des cas, la position de la palette sternale était proche - moins de 5 cm - de la position idéale. En revanche, la plupart des électrodes apicales était placées de façon trop médiane et/ou en position trop haute par rapport aux recommandations. Au total, seulement 22 % des électrodes apicales étaient situées en position satisfaisante », expliquent les auteurs. Aucune modification significative de position n'a été relevée en fonction du degré de qualification des médecins évalués, ni de leur participation dans les deux années précédentes à des cycles de formation médicale spécifique sur la réanimation cardio-vasculaire.
« Pour optimiser les résultats cliniques des chocs électriques externes pratiqués chez des patients en fibrillation ventriculaire, indiquent les auteurs, il est urgent de mettre en place des formations au bon positionnement des électrodes chez l'ensemble des médecins pratiquant ce geste, quelle que soit leur formation initiale. »
« BMJ », vol. 322, pp. 1393-1394, 9 juin 2001.
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