C’est fin août 2009 que les équipes de l'hôpital Robert-Debré, à Paris, ont réalisé une prouesse médico-chirurgicale en opérant un nouveau-né âgé de moins d'une heure d’un impressionnant tératome sacrococcygien. La tumeur, d’un poids de 1,5 kgs, avait justifié la réalisation d’une césarienne au terme de 31 semaines, l’enfant, une petite fille, pesant alors 1,7 kgs hors tumeur. La prise en charge de cette grossesse, de la mère et de l’enfant, exemplaire, est le fruit d’une étroite collaboration multidisciplinaire. L’intervention a mobilisé toute l’équipe prénatale, l’équipe d’obstétrique, deux équipes d’anesthésistes, l’équipe de néonatalogie et enfin le service de chirurgie. L’enfant est aujourd'hui hors de danger.
Le tératome sacrococcygien est la tumeur néonatale bénigne la plus fréquente. Il est cependant assez rare : une vingtaine de cas par an en France. Cette tumeur solide, souvent hypervascularisée et de grande taille, expose le foetus à l’anasarque foetoplacentaire du fait d’une insuffisance cardiaque par effet shunt et/ou d’une l'hémorragie aiguë intratumorale. Sa découverte n’impose cependant pas d'interruption médicale de grossesse. La surveillance est réalisée par l'échographie-doppler. L'imagerie par résonance magnétique (IRM) précise l'anatomie des masses à composante endopelvienne et analyse l'extension tumorale. Le mode d'accouchement est fonction de la taille et de la composition de la tumeur ; la césarienne n'est proposée que dans les formes volumineuses. Enfin, le devenir de l’enfant est favorable, même s’il peut parfois persister une morbidité dans les premières années de vie.
Différents traitements in utero sont en cours d'évaluation ; ils visent à coaguler le ou les pédicules vasculaires en cas de retentissement hémodynamique précoce. Pour les équipes de l’hôpital Robert-Debré, ce cas confirme l’importance des centres périnataux de référence au sein des CHU qui, répartis sur l’ensemble du territoire français, sont tous aussi à même de réaliser ce type de prise en charge.
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