Alors qu'une étude réalisée en 1983 sur le vécu des patients cancéreux (Coates et coll.) mettait en avant nausées, vomissements et anxiété liés aux séances de traitement, une étude récente réalisée chez 100 patients entre août 1998 et février 1999 (équipe du Pr Khayat) montre que les principales préoccupations concernent d'abord la fatigue et le retentissement psychosocial (qualité de vie). Les malades ont classé comme effet secondaire le plus sévère le critère « retentit sur ma famille ou mon partenaire ». L'alopécie arrive en deuxième position, et la fatigue en troisième.
Les conséquences sur l'activité professionnelle ou familiale, sur l'activité sociale, la perte d'intérêt pour la sexualité ont été respectivement classées aux trois rangs suivants. Ces résultats confirment l'idée que des progrès majeurs ont été réalisés pour réduire l'impact des effets indésirables, en particulier en matière de prévention des nausées et des vomissements, d'optimisation des abords veineux et de prévention des complications infectieuses. Néanmoins, les conséquences affectives, sociales et sexuelles des traitements anticancéreux restent des enjeux d'importance dans les efforts de recherche pour améliorer la qualité de vie et développer des méthodes de prise en charge de plus en plus efficaces et de mieux en mieux acceptées. Quant à la fatigue chronique, considérée comme le plus sévère des symptômes physiques, elle peut être améliorée indépendamment de l'évolution du cancer sous-jacent. En effet, parmi les différentes causes, l'anémie, qui joue un rôle majeur (60 % des patients sous chimiothérapie anticancéreuse présentent une baisse de l'hémoglobinémie), peut être améliorée par l'administration d'érythropoïétine recombinante.
Des nouveautés thérapeutiques
Parmi les nouveautés thérapeutiques, les anticorps monoclonaux et les inhibiteurs de la tyrosinekinase ou anti-EGF tiennent une place clé. Il en va de même de nouvelles stratégies, et certains résultats présentés lors de ce congrès s'avèrent particulièrement intéressants :
- l'essai randomisé B27, rapporté en décembre 2001 par le groupe américain NSABP, confirme l'intérêt de la chimiothérapie préopératoire dans le cancer du sein et affine ses indications ;
- une étude chez 200 patients atteints de mélanome métastasé a montré que la chimiothérapie (cisplatine), associée à l'immunothérapie (interféron + interleukine 2), double le nombre de survivants à long terme qui peuvent prétendre à la guérison avec une moindre toxicité qu'avec les traitements précédemment utilisés ;
- contrairement au dogme admis jusqu'ici, le cancer de la prostate n'est pas chimiorésistant et les taxanes apparaissent efficaces, en particulier dans les formes d'emblée hormonorésistantes des sujets jeunes, mais aussi en cas d'échappement après plusieurs années d'hormonothérapie.
12e Congrès international sur les traitements anticancéreux. Conférence de presse à laquelle participaient le Pr D. Khayat, N. Jarrousse et le Dr D. Buthiau.
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