Le Dr Fabien Quedeville, généraliste à Chilly-Mazarin (Essonne), est inquiet pour l’avenir de la démographie médicale de sa ville. En juin 2014, quatre omnipraticiens de sa commune vont partir à la retraite, ramenant à six le nombre de ces médecins, dans une ville de plus de 18 000 habitants. Plus grave, parmi les six généralistes restant, un a déjà dépassé l’âge de la retraite, et un autre s’en approche. Aucun successeur potentiel ne s’est manifesté.
C’est la raison pour laquelle, avec l’association « Coordisanté » qui regroupe des professionnels de santé de la commune, il a mis sur pied un projet de maison de santé pluridisciplinaire (MSP). L’objectif : « Retenir les professionnels de santé encore en exercice, et en faire venir de nouveaux. »
Le praticien est conscient du fait que les plus âgés des généralistes de Chilly-Mazarin ne sont pas chauds pour se lancer dans l’aventure, mais plusieurs confrères effectuant des remplacements réguliers dans la ville seraient prêts, selon lui, à s’installer dans cette MSP. Le projet a obtenu l’aval de l’ARS qui leur a attribué une subvention pour les aider dans leurs démarches.
Appui logistique
Problème, il y a très peu de foncier disponible sur la commune, ce qui contraint Coordisanté à privilégier la recherche de locaux à aménager, plutôt que celle de terrains constructibles.
« Nous avons rencontré l’équipe municipale, déplore Fabien Quedeville, mais il ne se passe rien, la mairie se contente de nous donner les numéros de téléphone de propriétaires. La mairie ne prend pas la mesure de la gravité de la situation », regrette-t-il.
Peu de candidats pour exercer dans la MSP
La maire de Chilly-Mazarin, Rafika Rezgui, a une tout autre version de l’affaire. Selon elle, c’est la mairie qui, voici deux ans, a fait réaliser une étude sur l’offre de soins municipale. Elle a notamment mis en évidence le vieillissement des généralistes de la ville. « Nous avons donc décidé de favoriser l’exercice en groupe, ou l’éclosion d’une MSP, continue la maire, mais nous nous sommes heurtés à plusieurs généralistes ne le souhaitant pas. » Selon Rafika Rezgui, « seul le Dr Quedeville était partisan d’une telle initiative ». La maire assure enfin que la municipalité a proposé « sept ou huit locaux » au Dr Quedeville, mais qu’aucun n’a trouvé grâce à ses yeux. « Le clé en main, ça n’existe pas, il y a toujours des travaux à faire », argumente-t-elle.
Rafika Rezgui garde son principal argument pour la fin. « Le Dr Quedeville vous a-t-il dit qu’il avait été candidat à la mairie de Chilly-Mazarin lors des dernières municipales ? » Fabien Quedeville reconnaît qu’il l’a bien été, mais assure qu’il ne se représentera pas lors des élections de mars 2014, n’habitant plus cette commune.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature