JEAN-PIERRE GARNIER n'a pas caché que l'innovation pharmaceutique marquait le pas : « pipelines » peu remplis, augmentation des coûts de la R&D et des risques d'échec liés aux innovations importantes, accroissement des pressions et exigences réglementaires... Pour faire face à ces difficultés, GSK a restructuré sa R&D en privilégiant des structures autonomisées par disciplines (Centers of Excellence for Drug Discovery), en multipliant les partenariats, notamment avec des sociétés de biotechnologie, en augmentant la productivité de la R&D à tous les stades.
2004-2005 : années de transition.
Cela ne veut pas dire que rien ne se passera en 2004 et 2005 avec seize dépôts de dossiers en cours ou prévus. Certains de ces dossiers concernent des accords de codéveloppement ou de comarketing : l'alvimopan (avec Adolor Corporation) dans l'iléus postopératoire, Bonviva (avec Roche) - biphosphonate dans le traitement de l'ostéoporose -, succinate de solifenacine (avec Yamanouchi) dans le traitement de l'incontinence urinaire.
Parallèlement, la recherche clinique sur Sérétide se poursuit activement dans l'asthme (Goal) et la Bpco (Torch) et plusieurs associations sont en développement : Avadia (avec un sulfamide hypoglycémiant ou la metformine), le sumatriptan (avec le naproxène) association Epivir-efavirenz, dans le sida.
Ces produits viendront rejoindre Avodart, lancé par le laboratoire à la fin de 2003 dans le traitement de l'HBP.
Toujours pour la période 2004-2005, GSK compte lancer trois nouveaux vaccins (DTCoq « boosté »), association ROR-Varicelle et vaccin anti-Rotavirus pour la prévention des gastro-entérites des jeunes enfants.
De gros espoirs à partir de 2005.
Mais, on l'a dit, c'est à partir de 2005 que GSK espère des avancées significatives, cela dans divers domaines thérapeutiques.
En cancérologie, tout d'abord, avec le premier inhibiteur de deux kinases ErbB1 et Erb2 qui sont présentes dans 30 à 80 % des tumeurs. Les essais de phase 1 avec ce composé (572 016) sont en effet prometteurs, avec près de 50 % de réponses cliniques dans des rechutes de cancers du sein ; d'autres résultats favorables ont été enregistrés pour d'autres types de cancers.
Autre espoir en cancérologie, le Cervarix, vaccin affichant 100 % d'efficacité contre les types HPV16 et 18 de papillomavirus. On peut ainsi espérer prévenir un nombre significatif de cancers du col.
La pathologie cardiovasculaire et le métabolisme représentent un autre secteur privilégié par la Recherche GSK avec tout d'abord le premier inhibiteur de la Lp-PLA2 (lipoprotéin-associated phospholipase A2), celle-ci pouvant être un marqueur prédictif important du risque cardiovasculaire. Par ailleurs GSK travaille activement sur les agonistes des récepteurs Ppar (peroxysome proliferator-activated receptors), qu'il s'agisse des PPAR alpha, delta et gamma : avec à la clé l'espoir de mieux contrôler les dyslipidémies et les troubles du métabolisme glucidique. Enfin, GSK développe en collaboration avec Fournier un nouvel anticoagulant, l'Odiparcil, qui, selon les essais de phase 2, paraît très bien toléré.
Deux secteurs clés du développement de GSK, la psychiatrie et la pathologie respiratoire, ne sont pas en reste, avec notamment un nouvel antidépresseur qui représente une nouvelle génération d'inhibiteurs de la recapture de la noradrénaline et de la dopamine.
Au plan respiratoire, les espoirs de GSK reposent notamment sur un corticoïde (685 698) et un bêta 2, agoniste sélectif également à très longue durée d'action (159 797), l'association de ces deux molécules pouvant espérer un successeur de Seretib avec une seule prise quotidienne.
Enfin GSK développe un composé (406 381) qui apparaît comme étant le premier inhibiteur de COX-2 agissant simultanément à la périphérie et sur le système nerveux central, ce qui autorise à penser que l'on pourrait ainsi être efficace non seulement sur les douleurs inflammatoires mais aussi sur les pathologies neuropathiques.
On le voit, a conclu Jean-Pierre Garnier, les projets de GSK ont la particularité de mixer l'utilisation et le développement de voies de recherche déjà connues, mais aussi la recherche de mécanismes d'actions totalement révolutionnaires, avec un risque bien entendu beaucoup plus élevé d'échec. Une telle diversification permet au président du groupe d'être confiant dans l'avenir de la société.
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