L'action sur les différents récepteurs de la tyrosine-kinase a, selon les combinaisons, un effet en plus ou en moins sur la couleur des cheveux, indique une équipe de l'institut Gustave-Roussy (Villejuif). L'étude des voies de signalisation pourrait permettre de mieux comprendre les complexes moléculaires impliqués dans la différenciation des mélanocytes.
Une repigmentation des cheveux blancs a été observée chez 9 patients parmi 133 traités par l'imatinib (STI571), un inhibiteur de la tyrosine-kinase utilisé dans les leucémies myéloïdes chroniques. Les mécanismes moléculaires en sont inconnus. Ils pourraient être liés au blocage du récepteur c-KIT de la tyrosine-kinase, inhibé par l'imatinib qui bloque aussi le récepteur du PDGF (Platelet-Derived Growth Factor). Le récepteur c-KIT participe normalement à la voie de l'activation d'un gène promoteur de la pigmentation au niveau des mélanocytes.
L'idée est corroborée par la notion d'une dépigmentation des cheveux chez des patients traités pour cancer métastatique par un nouveau traitement, le Sugen (SU11428), lors d'un essai de phase I. Il s'agit d'un nouvel antiangiogenèse, qui bloque les récepteurs du VEGF (Vascular Endothelial Growth Factor), du PDGF et des facteurs spécifiques des cellules souches.
Le blanchiment des cheveux est constaté chez 18 patients parmi 28, quel que soit le cancer primitif. Et chez tous les patients qui ont reçu plus de 50 mg/j de SU11428 après 5 à 6 semaines de traitement. L'effet est réversible, car les cheveux retrouvent leur couleur trois semaines après l'arrêt du traitement.
« The Lancet », vol. 361, 22 mars 2003, pp. 1056.
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