JAZZ/ROCK
Il y avait quelques chose de Billie Holiday dans Edith Piaf. Ou vice versa. Même année de naissance (1915). Même jeunesse misérable. Même carrière fabuleuse. Même appétit pour les hommes et même destin tragique. Quarante après sa disparition - le 11 octobre 1963, le même jour que le poète Jean Cocteau - la « Môme Piaf » - de son vrai nom Edith Giovanna Gassion - reste un véritable personnage culte de la chanson française. Enfant des rues découverte par un prince des nuits, Louis Leplée, elle enregistre son premier disque en 1935. Mais sa carrière va réellement décoller grâce au producteur Jacques Canetti et surtout à Raymond Asso, qui deviendra son pygmalion.
« Mon légionnaire » (1936) sera son premier succès. « la Vie en rose », « l'Hymne à l'amour », « Padam-Padam », « l'Homme à la moto » (un tube du rock'n'roll adapté en français), « la Foule », « Mon manège à moi », « Non, je ne regrette rien », « A quoi ça sert l'amour », notamment seront les autres succès - pour certains planétaires - d'une femme qui a traversé les années sombres de l'Occupation avec plus ou moins de bonheur et qui, pour prouver sa féminité, collectionne les aventures masculines parmi lesquelles Paul Meurisse, Yves Montand, Jean-Louis Jaubert (des Compagnons de la chanson), le boxeur Marcel Cerdan, Jacques Pills (avec qui elle se marie), Félix Marten, Georges Moustaki ou enfin Théo Sarapo, son dernier compagnon.
Quatre décennies après, Edith Piaf est toujours d'actualité. D'abord à travers de nombreuses rééditions phonographiques avec la sortie d'un best of, d'une intégrale en 20 albums (avec cinq titres inédits), d'un « Hommage à la Môme » et de CD thématiques (le tout chez EMI), sans oublier les livres comme « Sans amour, on n'est rien du tout », de Jean-Dominique Brière (Hors Collection) ou la réédition de « Au bal de la chance » (Archipel), son autobiographie parue en 1958. France 2 lui consacre une émission « L'hymne à la Môme », coprésentée par Michel Drucker et Charles Aznavour (1).
Si la commémoration de la disparition d'Edith Piaf se déroule avec un certain respect, les 25 ans de la mort d'une autre icône de la chanson française, Jacques Brel, le 9 octobre 1978, sont l'occasion d'une désagréable et stérile polémique, qui a au moins un objectif : faire vendre des disques ! En effet, fallait-il publier cinq chansons inédites - des maquettes inachevées de son dernier album paru en 1978 et déjà disponibles à la fondation Jacques-Brel à Bruxelles - du Grand Jacques ? La réponse appartient aux héritiers. Les amateurs de jazz connaissent bien le problème. De nombreuses rééditions aujourd'hui en CD sont souvent accompagnées d'inédits sans que cela soulève un problème quelconque.
Cela mis à part, le créateur de « Ne me quitte pas », « le Plat pays », « les Bonbons », « les Vieux », « Ces gens-là », « Vesoul » et tant d'autres succès de la chanson francophone, l'acteur reconnu après sa participation à plusieurs films, fait aussi l'objet de nombreuses attentions phonographiques et dans le domaine de l'édition.
Outre l'intégrale en 16 volumes avec reproduction des pochettes originales (Barclay/Universal), sont prévus quatre DVD, et la réédition en librairie de « Jacques Brel, vivre debout », de Jacques Vassal (Hors Collection), « Jacques Brel, une vie », d'Olivier Todd (Robert Laffont) ou encore « Brel, Brassens, Ferré : trois hommes dans un salon », de François-René Christiani et Jean-Pierre Leloir (Chorus/Fayard), qui est la retranscription intégrale d'un entretien croisé donné par ces trois monstres de la chanson française en janvier 1969 et publié en son temps dans la revue « Rock & Folk ». Indispensable !
(1) France 2, 11 octobre, 20 h 50.
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