Le dernier budget de la Sécu de la législature pourrait faire une entrée moins discrète que prévu au Parlement. Alors que l’adoption de ce PLFSS 2012 plutôt technique semblait a priori pure formalité, il y a des chances désormais pour que s’ouvre à cette occasion une vraie discussion sur la politique sociale et de santé du gouvernement, la dernière avant la fin du quinquennat. Pour des raisons économiques, d’abord. Après avoir dégradé le Portugal, l’Irlande, la Grèce et l’Italie, voilà que les agences internationales de notation lorgnent de près sur l’endettement de l’Hexagone. Dans ce contexte, il n’est donc pas exclu que la gauche profite de la discussion à l’Assemblée, à partir de mardi, pour relancer le débat sur l’insuffisance des recettes de la Sécu, un terrain sur lequel le gouvernement ne souhaite pas être emmené à moins de six mois de la présidentielle... Pour le tandem Bertrand-Berra, pas question en tout cas de desserrer l’étreinte sur les blouses blanches et sur les industriels du médicament. Heureusement, les parlementaires de la majorité se montrant en la matière plus royalistes que le roi, les ministres n’ont, de ce côté-là, pas trop de soucis à se faire...
Ils ont tout à craindre en revanche du dossier de l’accès aux soins. Le débat autour de la régulation des installations a été relancé par les primaires socialistes. Et vu l’inquiétude croissante de nombre d’élus, il n’est pas exclu qu’il refasse surface dans l’Hémicycle. Mais c’est surtout le secteur optionnel qui pourrait pourrir cette fin de mandat. Après la défection des mutuelles, nombre de parlementaires veulent en effet reprendre la main. A commencer par le dentiste Yves Bur qui n’en est pas à une audace près. Le député UMP du Bas-Rhin propose désormais de plafonner les dépassements des spécialistes secteur 2 à 30 % de leur activité. Sur ce dossier, Xavier Bertrand peut-il rester coi, alors même qu’il avait juré d’intervenir si médecins, caisses et complémentaires ne parvenaient pas à s’entendre ?
A défaut, ce seront d’ailleurs les sénateurs qui sortiront du bois. Car le passage du PLFSS 2012 au Palais du Luxembourg début novembre aura tout du bizutage et rien du parcours de santé. Il y a même tout à parier que la Haute Assemblée désormais acquise à la gauche profitera de l’examen du texte pour échafauder un contre budget de la Sécu repeint aux couleurs de l’opposition.
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