Château-Chinon est officiellement devenue, le 1er février dernier, la première sous-préfecture de France à se retrouver sans généraliste. Pire encore, c’est l’ensemble de la communauté de communes du Haut-Morvan (7 000 habitants) dont fait partie Château-Chinon (2 100 habitants), qui se retrouve sans médecin de famille.
Fin 2013, la maison de santé pluriprofessionnelle (MSP) de Château-Chinon disposait pourtant encore de quatre généralistes. Virginie Buteau, 1re vice-présidente de la communauté de communes, en charge de ce dossier, explique au « Quotidien » comment Château-Chinon est devenu aussi vite un désert médical.
Quatre départs en un an
Un premier généraliste a quitté la ville début 2014 après un divorce, et un autre, malade depuis longtemps, a cessé d’exercer peu de temps après. Les deux derniers sont allés exercer leurs talents ailleurs, poussés au départ par la charge de travail devenue excessive, et par l’organisation défaillante de la permanence des soins.
Bref, une histoire assez banale qui montre, s’il en était besoin, que la répartition des professionnels de santé de premier recours est une construction fragile qu’un événement apparemment anodin peut bouleverser en peu de temps.
La population de la communauté de communes étant assez âgée, des mesures immédiates ont été prises en attendant l’arrivée de nouveaux généralistes. L’ARS indique avoir recours à des médecins retraités et remplaçants. Des généralistes implantés dans les bassins de vie environnants ont également été sollicités. Enfin, deux praticiens hospitaliers du centre hospitalier de Château-Chinon proposent des consultations externes tous les jours. Tous effectuent leurs vacations au sein de la MSP.
Un cabinet de recrutement mandaté par l’ARS
« Beaucoup de paramédicaux y exercent encore, note Virginie Buteau. Or on sait très bien qu’une MSP sans généralistes est désertée par les patients, qui vont chercher les paramédicaux et les pharmaciens là où se trouve le généraliste ». Il était donc vital que ces généralistes viennent exercer aux côtés des paramédicaux.
Enfin, l’ARS a mandaté un cabinet de recrutement, Mediasanté, pour trouver les généralistes qui manquent à Château-Chinon.
Confronté à l’urgence, chacun est prêt à faire des concessions. L’ARS pourrait proposer des contrats de PTMG (praticien territorial de médecine générale) aux généralistes intéressés, et la communauté de communes serait prête à salarier les candidats durant les premiers mois de leur installation, afin de leur faciliter la tâche.
Virginie Buteau rappelle enfin que Château-Chinon est située dans une zone de revitalisation rurale (ZRR). À ce titre, un généraliste qui y effectuerait sa première installation bénéficierait durant les cinq premières années d’une exonération fiscale totale.
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