Inventaire. Huit en scène, dont un qui ne fait que passer mais que l'on entend. Philippe Rouèche et son accordéon. Des têtes que l'on connaît depuis toujours ou presque - vingt ans depuis « En avant ! » - chez les Deschamps, parenthèse et puis revient, Yves Robin ; apparitions depuis « les Brigands » et pas qu'une fois, Robert Horn (ténor) et Nicole Monestier (soprano). Des nouveaux d'accord, mais que l'on avait déjà eu l'occasion d'apprécier : Luc Tremblais, Hervé Lassïnce. Des débuts de parcours. Catherine Gravilovic, OK, inconnue au bataillon. Mais pas Patrice Thibaud, qui est en passe de devenir la star de ce spectacle de groupe.
Un espace que l'on reconnaît sans l'avoir jamais vu. Toujours un peu « les Pensionnaires » et pourtant ce n'est pas tout à fait cela. Un espace de transit et de séjour. Chez soi, nulle part. Pas étonnant que les acteurs se livrent si bien à leurs tours préférés et délivrent avec telle sincérité leurs messages de perdition et d'espérance. Pas de dissertation. Un ruban bien tendu -légèrement flottant le jour de la générale, avouons-le -, un ruban dans la trame duquel on devine Chaplin, Tati plus que jamais, Jérôme Deschamps, Macha Makeïeff. Et puis un ruban sur lequel brillent comme joyaux quelques numéros fabuleux. Comment avaler le Flamby - ou le petit suisse : selon myopie - de son voisin en 1/4 de seconde ? Comment faire croire à 1 185 spectateurs (jauge de la salle Jean-Vilar) qu'une brosse à habits est un petit chat ? Comment se faire cheval, homme, centaure à la Bartabas ? Trois moments dans lesquels, reconnaissons-le, Patrice Thibaud est pour quelque chose. Pas de doute. Son génie du mime éclate. Mais c'est la douceur amère des Deschamps qui nous submerge, chanson, comptine, pas comptés, mise à feu, sac à provisions, friandise en barre, trophées, comptoir, guichet, porte qui claque, baffe, tabouret, chaises qui dansent, pétard, fumée, mise à feu, jolies robes, choucroutes, efforts désespérés sur le presque rien, bonne volonté, catastrophes quotidiennes, chat, cheval, Flamby ou petit suisse. C'est leur monde. On s'y est toujours reconnu. Personnellement.
Théâtre national de Chaillot, salle Jean-Vilar, à 20 h 30 du mardi au samedi et 15 h le dimanche. Relâches exceptionnelles du 5 au 9 décembre. Jusqu'au 30 décembre. Durée : 1 h 50 sans entracte (01.53.65.30.00.).
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