Pour la première fois depuis la création de ses Universités d’été, la CSMF n’a pas invité la ministre de la Santé en exerce. C’est pourtant bien à elle que Michel Chassang s’est adressé dans son discours d’ouverture ce vendredi après-midi à Cannes. « Je tiens ici à dire solennellement que la CSMF refusera de négocier une nouvelle convention si la loi Bachelot n’est pas nettoyée et si la convention de 2005 n’est pas soldée, » a lancé le président de la Confédération devant une centaine de ses cadres. Manière de maintenir la pression en particulier sur la revalorisation du C prévue au 1er janvier par le règlement arbitral. « Nous ne discuterons rien, tant que le C à 23 euros, le C2 à 46 euros, la rémunération de la pds pour tous les médecins inscrits au tableau des gardes et tous les spécialistes en établissement, tant que le plan d’urgence prévu pour les spécialités cliniques ne sont pas mis en œuvre, » a martelé Michel Chassang. Puis il a égrainé la litanie des mesures jugées attentatoires à l’exercice d’une « médecine libérale et sociale, respectée et responsable, avec les moyens et les outils dont elle a besoin ». Des mesures attribuées à tort ou à raison exclusivement à la loi Bachelot : déclaration de congés et contrats santé et solidarités que la ministre a pourtant déjà promis de mettre entre parenthèses, mais aussi réforme de la FMC ou salariat dans les cliniques, voire « délit statistique ».
Mais à travers la ministre, c’est aussi et surtout ses adversaires syndicaux que la CSMF vise. « MG France, la FMF et le Bloc (un syndicat de chirurgiens, ndlr) soutiennent cette loi Bachelot parce que les intérêts de leurs boutiques passent avant ceux de la profession, » a lancé Michel Chassang, dans un discours très pugnace. « Ils portent une très lourde responsabilité dans les mesures coercitives que la loi Bachelot nous inflige ! Qu’ils ne viennent pas nous dire "je ne savais pas" ou "la loi est formidable, mis à part quelques détails" » a-t-il encore insisté.
Alors que les sondages parus dans la presse médicale ces derniers mois laissaient voir une issue du scrutin assez incertaine et que les médecins libéraux ont encore jusqu’à mercredi prochain pour envoyer leur bulletin, la CSMF profite de cette dernière ligne droite pour se faire entendre. « Utilisons ces derniers jours, pour convaincre les indécis, et pour mobiliser tous ceux qui, comme nous, veulent dire STOP à la politique du gouvernement et de ses alliés, a lancé le leader de la confédération à ces troupes. Je sais que vous ferez campagne jusqu’à la dernière minute pour qu’aucune voix ne nous échappe ». Vendredi soir, c’est l’ancien ministre de la Santé, Xavier Bertrand, qui est attendu à Cannes. La discussion devrait être nettement plus consensuelle, souvenir d’un temps oublié où la CSMF entretenait d’excellentes relations avec la majorité. Ces 16e Universités d’été s’achèvent dimanche.
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