UNE COMÉDIE américaine bien mise en scène et interprétée, notamment par Sarah Biasini et Olivier Sitruk. Il y a de l'allégresse sur ce plateau. Tout va très vite, trop vite parfois et la jeune et jolie Corie/Sarah Biasini glisse sans que la mise en scène l'ait vraiment prévu... Mais cela ajoute au charme de cette production faite pour le plaisir du spectateur et qui ne prétend à aucun autre statut qu'à celui d'un délicieux divertissement.
La pièce ne fait pas ses quarante ans, même si la mise en scène de Steve Suissa, qui en signe avec Julie Sibony l'adaptation, ne cherche en rien à « actualiser » la situation. Le monde de « Pieds nus dans le parc » n'est
pas loin de nous, mais c'est un monde tout de même plus heureux que celui du début du XXIè siècle...Il y a une insouciance, une joie de
vivre qui éclate sur scène, salle Popesco, et un pittoresque new yorkais
de cette époque, très bien vu par ce diable de Neil Simon et que relaie à merveille la production (décor, lumières, vêtements).
Rien ici qui soit dit à la légère pourtant : tout compte, la moindre réplique, le moindre événement, les péripéties précipitées de cette comédie enlevée viennent sous la plume d'un artificier qui sait très bien quel effet il entend imposer...
Il est efficace, Neil Simon et « Pieds nus dans le parc » est d'une cocasserie enchantée. Mais il y a plus. Il n'oublie pas la profondeur des personnages. Ce ne sont pas des silhouettes. Ils ont du cœur et des chagrins parfois. Curieusement, c'est aussi une pièce sur la solitude et
sur la difficulté du partage de l'intime. Un employé du téléphone que l'on devine sans amis c'est le très bon Denis Sebbah ; un voisin du
dessus qui cache sa solitude sous des flots de paroles et des projets de fête plus ou moins convaincants et c'est Thierry Bosc, qui s'amuse. Une
mère bien seule, elle aussi, et qui souffre. Mais l'occasion pour la
merveilleuse Béatrice Agenin d'un désopilant numéro. Jamais elle ne vous aura autant fait rire. Et puis les amoureux, « just married ». Lui avec sa
gravité de jeune avocat qui veut, qui doit réussir et ses maladresses de garçon. Très rigoureux, dessinant d'un trait ferme Paul, Olivier Sitruk avec son élégante séduction est remarquable.
Et puis il y a ce tourbillon, Corie, celle qui n'aime pas que les choses ou les êtres lui résistent et qui a la peau bien tendre encore. Sarah
Biasini a une belle présence, une personnalité attachante, une jolie voix, du naturel, quelque chose d'impétueux et de fragile en même temps. Une grâce.
Théâtre Marigny-Robert Hossein, à 21 h du mardi au samedi et en matinée
à 16 h le samedi et le dimanche (01.53.96.70.20).
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