QUE FONT nos yeux lorsque nous parcourons un texte pour le lire ? On considère, traditionnellement, que les deux yeux se focalisent, ensemble, sur les mêmes lettres lors du processus du déchiffrage. Des chercheurs de l'université de Southampton ont révélé, au festival des sciences de la British Association for the Advancement of Science, qu'il n'en est pas toujours ainsi.
Grâce à une machine permettant une analyse extrêmement précise des mouvements oculaires (enregistrés tous les millièmes de seconde), les Britanniques apportent la preuve qui fait chanceler le dogme de la coordination oculaire lors de la lecture. Des expérimentations conduites chez des volontaires, à qui l'on demandait de lire des mots d'une fonte de 14 points à une distance d'un mètre, montrent que cette coordination n'existe que dans la moitié des cas. Dans les autres cas, chaque oeil se fixe, au même moment, sur des lettres différentes distantes de deux caractères (par exemple le « i » et le « d » dans le mot « pied »). Si nous percevons une image unique, c'est en raison d'un travail de correction du cerveau qui fusionne les deux images enregistrées par chaque oeil.
Pour le Pr Simon Liversedge, qui a dirigé cette étude, «une meilleure compréhension du support physiologique de la lecture est essentielle à la mise en oeuvre de méthodes plus efficaces d'apprentissage de la lecture», en particulier chez les enfants ayant des difficultés de type dyslexie. L'outil d'analyse des mouvements oculaires employé par les Britanniques pourrait, à l'avenir, permettre une évaluation beaucoup plus fine des performances de lecture de l'enfant à l'école.
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