E N 2000, la France a déboursé 922 milliards de francs (140,5 milliards d'euros) pour la santé, ce qui correspond à une dépense moyenne de 15 225 francs (2 320 euros) par habitant et représente 9,5 % du produit intérieur brut (PIB), soit un dixième de point de plus qu'en 1999, soulignent les comptes de la santé publiés la semaine dernière par le ministère.
Exclusion faite des indemnités journalières, des subventions reçues par le système de santé, des dépenses de recherche, de formation médicale et de gestion de l'administration sanitaire, ce sont 791 milliards de francs (120,6 milliards d'euros) qui ont été directement affectés l'an dernier à la consommation stricte de soins et de biens médicaux : 13 060 francs (1 991 euros) par habitant. Cette somme marque en valeur une progression de + 5,6 % par rapport à 1999, donc, une accélération de la dépense.
Comme en 1999, les médicaments (avec des dépenses en hausse de 1,8 point), l'hôpital (+ 1,7 point) et, dans une moindre mesure, les soins de ville (+ 1,2 point) ont pesé le plus lourd dans la croissance des dépenses de soins et de biens médicaux.
Amorcé en 1998, le changement se confirme : en termes de contribution à la progression des dépenses, le médicament prend le pas sur l'hôpital. Celui-ci garde cependant ses allures de mastodonte. Pêle-mêle, les établissements hospitaliers publics et privés ont coûté aux Français 362 milliards de francs (55,1 milliards d'euros) en 2000 (3,6 % de plus qu'en 1999). Pour le seul hôpital public, la consommation de soins a augmenté en valeur de 4,1 %, une hausse liée en partie au développement des sections médicalisées des maisons de retraite.
Les médicaments, qui représentent 20,8 % de la consommation de soins et de biens médicaux (deux fois moins que l'hôpital), ont suscité en 2000 une dépense de 164 milliards de francs (25 milliards d'euros), en progression de 9,2 % par rapport à 1999. Ils restent, notent les comptes, « le facteur qui contribue le plus à la croissance des soins et des biens médicaux ».
Quant aux soins ambulatoires (26,4 % de la consommation avec leurs 209 milliards de francs - 31,8 milliards d'euros), ils apportent une pierre non négligeable à la hausse des dépenses. Par rapport à 1999, leur consommation a augmenté de 4,4 %. Un an auparavant, ce chiffre était de + 3,1 %. En ville, l'an dernier, c'est la consommation de soins d'auxiliaires médicaux qui a évolué le plus vite (+ 7,5 %), suivie par celle des analyses et des prélèvements en laboratoire (+ 6,9), le recours au médecin (+ 4,2 %) et les soins dentaires (1,8 %).
Enfin, l'évolution en 2000 du financement de la santé confirme la tendance à la contribution croissante de la protection complémentaire. En effet, si la part de la Sécurité sociale a légèrement diminué l'an dernier, passant de 75,6 à 75,5 %, celle des ménages a suivi le même chemin, passant de 11,2 à 11,1 %, tandis que, avec 7,5 % du total, les mutuelles ont grignoté 0,2 point du gâteau par rapport à 1999.
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