LES ENJEUX d’une bonne compréhension et d’une prise en charge adaptée de la dépression sont d’autant plus importants que la dépression est une maladie fréquente qui concerne environ 15 % de la population générale sur la vie entière. Elle est caractérisée par des taux élevés de récidives.
Ainsi, 50 % des patients ayant présenté un premier épisode dépressif en présenteront un second dans l’année qui suit, et de 80 à 90 % des patients ayant eu un second épisode en feront un troisième.
Les avancées de ces dernières années en neuro-imagerie cérébrale ont permis de mettre en évidence des altérations morphologiques et structurales dans de nombreuses régions cérébrales connues pour être affectées par la dépression. Une diminution du volume du cortex frontal de 7 à 48 % au niveau du cortex préfrontal et une diminution du volume de l’hippocampe pouvant aller jusqu’à 19 % ont été rapportées dans différentes études en imagerie par résonance magnétique. Ces altérations morphologiques observées dans la dépression sont corrélées à la persistance des symptômes dépressifs, à la sévérité et à la durée des épisodes dépressifs, et s’aggravent avec la répétition des épisodes. Cette atrophie est en relation avec une diminution de la richesse des connexions entre les neurones réduisant la plasticité cérébrale, alors que celle-ci est nécessaire pour que le cerveau soit capable de s’adapter à son environnement.
L’hypothèse d’une diminution du Bdnf.
L’hypothèse d’une altération neuronale par diminution du Bdnf (Brain-Derived Neurotrophic Factor) semble probable. Cette hypothèse est soutenue par la mise en évidence chez l’homme d’une diminution de la synthèse du Bdnf au niveau de l’hippocampe (lors d’autopsies) et par un taux de Bdnf dans le sang (reflet du Bdnf cérébral) diminué chez les patients déprimés par rapport à des sujets sains et corrélés à la sévérité de la dépression.
L’hypothèse d’une détérioration graduelle des fonctions cognitives est en train de s’imposer. La dépression est associée à une détérioration des fonctions cognitives concernant principalement la mémoire et les fonctions exécutives (résolution des problèmes, capacité à faire face aux épreuves complexes…), dont le fonctionnement est déterminant dans la vie quotidienne. Ces déficits cognitifs s’aggravent avec le cumul des épisodes dépressifs et n’évoluent pas favorablement. Ils peuvent constituer un facteur de risque pour les récidives et avoir des répercussions importantes sur la vie et l’insertion sociale et professionnelle de l’individu.
Un cercle vicieux.
En affectant les compétences sociales, la récidive participe à l’émergence d’un véritable cercle vicieux. Les modifications morphologiques et structurales observées au niveau du cortex préfrontal et de l’hippocampe pourraient contribuer de façon importante à cette détérioration des fonctions cognitives. La répétition des épisodes dépressifs laisse des cicatrices de plus en plus importantes qui vont affecter la vie entière du patient. Cette évolution des connaissances justifie d’évaluer la maladie dépressive sous un nouveau jour. En effet, elle se caractérise de plus en plus comme une maladie au long cours, avec une détérioration progressive. Dans cette perspective évolutive, il est important de traiter efficacement la dépression, dès le premier épisode, pour éviter la survenue de nouveaux épisodes et prévenir les effets délétères des récidives sur le cerveau du malade dépressif.
D’après les communications du Pr R. Jouvent et du Dr S. Duval (hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris) lors d’une conférence de presse organisée par Wyeth Pharmaceuticals France.
L’engagement de Wyeth Pharmaceuticals
Parmi les nombreux domaines thérapeutiques dans lesquels Wyeth Pharmaceuticals est présent, les maladies du système nerveux central, et notamment la dépression, sont un pôle majeur de sa recherche. La présence de Wyeth dans le domaine de la dépression s’est notamment traduite par la mise à disposition d’Effexor LP, IRSNa (inhibiteur de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline) ayant l’indication dans la prévention des récidives dépressives. Cet engagement se poursuit par un partenariat constant auprès des médecins pour les aider à améliorer leurs connaissances et les soutenir dans la prise en charge des patients dépressifs. C’est dans ce sens que Wyeth Pharmaceuticals France a soutenu la réalisation du livre « De la fatigue neuronale à la récidive dépressive », livre coécrit par le Pr Roland Jouvent et le Dr Stéphanie Dubal, et qui conduit à revisiter complètement la maladie dépressive, en particulier en termes de processus neurobiologiques et de mécanismes des symptômes.
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