D EUX études récentes donnent des indications précises sur le temps de travail et l'activité des médecins.
Selon une enquête du ministère de l'Emploi et de la Solidarité (1), la durée hebdomadaire de travail déclarée par les médecins était, en moyenne, de 51 heures en 2000, soit trois heures de plus qu'en 1992. « Un médecin travaille chaque année, depuis 1992, en moyenne 21 minutes de plus que l'année précédente », précise l'étude, « indépendamment de la féminisation, du salariat croisant et de la montée du temps partiel (qui est passé de 10 % en 1992 à 11,5 % en 1999). »
Cette augmentation du temps de travail recouvre toutefois certaines disparités. Les femmes médecins travaillent en moyenne six heures de moins par semaine que leurs confrères. L'âge joue également un rôle, mais de façon limitée et en fin de carrière, puisque les médecins de 55 ans ou plus travaillent environ 2 heures de moins que ceux de la tranche d'âge inférieure. Enfin, le mode d'exercice est déterminant. A critères identiques (sexe, âge, nombre d'enfants, organisation du travail) et dans des zones géographiques comparables, « un médecin salarié non hospitalier travaille en moyenne 4 heures de moins qu'un généraliste libéral, trois heures de moins qu'un spécialiste libéral et une heure de moins qu'un médecins salarié de l'hôpital », note l'étude.
Une autre enquête (2), de la Caisse nationale d'assurance-maladie, a consisté à analyser une semaine d'activité des seuls généralistes libéraux (consultations et visites effectuées durant la période du 11 au 19 mars 2000, soit neuf jours complets). Elle montre que le lundi est le jour le plus chargé, avec « 20 % de l'activité hebdomadaire », devant le mardi et le vendredi. La plupart des omnipraticiens sont présents dans leur cabinet tous les jours de la semaine, à l'exception du dimanche : 90 % sont actifs du lundi au vendredi, 80 % le samedi (un peu moins de treize patients vus en moyenne) et près de 30 % le dimanche (moins de sept actes effectués, principalement des urgences).
Enfin, c'est dans le milieu rural que les généralistes travaillent le plus. Les médecins de campagne cumulent un peu plus de 7 journées de pleine activité sur les 9 étudiées par la CNAM, alors que les généralistes urbains n'en alignent que 5. Les distances à parcourir, la prise en charge d'une clientèle plus âgée et qui se déplace moins expliquent cette activité plus importante des généralistes installés en milieu rural.
(1) « Etudes et résultats » n° 114 (direction de la Recherche, des Etudes, de l'Evaluation et des Statistiques), mai 2001.
(2) « Point Stat » n° 33 (CNAM, direction des Statistiques et des Etudes), juin 2001.
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