SOURIRES, poignées de main, congratulations : l’heure était à la satisfaction dans le salon du ministère de la Santé où a été officialisé un regroupement interhospitalier novateur, qui donnera le jour à l’hôpital privé de Chantilly à l’horizon 2010.
Xavier Bertrand en personne a salué l’initiative. D’autres partenariats ont été conclus ces derniers temps, mais celui-ci revêt un caractère particulier. Car pour la première fois en France, le secteur hospitalier Psph a décidé de s’allier au secteur dit commercial, par l’intermédiaire d’un groupement de coopération sanitaire (GCS). Trois établissements sont impliqués : le centre médico-chirurgical des Jockeys (Psph), près de Chantilly, la clinique médico-chirurgicale (Psph) de Creil et la clinique Saint-Joseph de Senlis, du groupe Générale de Santé. Chacun traverse une passe difficile ; leur alliance est un moyen de leur assurer un avenir, en attirant davantage de médecins et de patients.
Le regroupement sur un site unique se fera par étapes. C’est en 2010 que l’hôpital privé de Chantilly devrait ouvrir ses portes. Il offrira toutes les activités actuellement développées par les trois sites, auxquelles s’ajouteront un service d’urgences et une unité de gériatrie aiguë. Le GCS va tout mettre en commun – la direction, le projet médical, le règlement intérieur, mais aussi les personnels non médicaux –, sans pour autant unifier les statuts. Dans le futur bloc opératoire travailleront côte à côte des infirmières soumises à des conventions collectives différentes, et des médecins libéraux et salariés. Tout l’enjeu est de parvenir à une cohabitation réussie, alors que les modes de rémunération et de recrutement ne seront pas les mêmes.
Le projet a tardé à aboutir : chacun des deux secteurs a tenté de préserver ses intérêts. La négociation n’a pas été facile avec Générale de Santé, murmure-t-on du côté Psph, qui a refusé d’abandonner la chirurgie – rentable – au profit du secteur commercial.
Au final, l’accord est équilibré et exemplaire, d’après les signataires. «Chacun a su maintenir son identité et ses spécificités», commente le ministre de la Santé, pour qui «l’avenir est aux coopérations».
A Chantilly, les acteurs concernés y croient. «La mutualisation des moyens va nous permettre de diminuer nos charges tout en développant notre plateau technique», considère Fabien Dewaele, le directeur du centre médico-chirurgical des Jockeys (Psph). Des difficultés se profilent néanmoins. «Les deux secteurs seront en concurrence sur certaines activités, notamment la chirurgie. Il faudra trouver de nouvelles règles», ajoute Fabien Dewaele. Le partage des plages horaires du futur bloc opératoire est en cours. «Il faudra aussi répartir les gardes et les astreintes», précise le directeur de l’agence régionale de l’hospitalisation (ARH) de Picardie, «confiant» malgré tout. «Cela va être complexe de faire vivre cette structure, mais il y aura un apprentissage progressif», assure Pascal Forcioli.
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