Les élections européennes du 13 juin

Ces médecins parlementaires

Publié le 07/06/2004
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Le nombre de médecins élus au Parlement européen depuis 1979, soit cinq législatures, est resté relativement constant et oscille entre 4 et 6 % du nombre total des députés. Traditionnellement, les médecins italiens, espagnols, portugais, grecs et français sont plus nombreux que leurs confrères d'Europe du Nord, proches de la proportion de médecins dans la vie politique des pays européens. Sur 686 députés sortants, le Parlement européen compte une trentaine de médecins, ainsi que quelques autres professionnels de santé.
Si les médecins élus s'occupent souvent de questions liées à la santé, parce qu'ils maîtrisent plus facilement ces sujets, certains d'entre eux se spécialisent sur des thèmes totalement étrangers à leur formation initiale.
De même, de nombreux aspects sanitaires sont traités par des parlementaires issus d'autres disciplines. Au cours des législatures 1989-1994 et 1994-1999, deux médecins parlementaires français se sont montrés particulièrement actifs dans leur domaine : le Pr Christian Cabrol, pour la protection de la santé et le développement de la santé publique, et le Pr Alain Pompidou, pour tout ce qui touche aux dispositifs médicaux, à la génétique et aux biotechnologies.
Le Dr Bernard Kouchner avait lui aussi été élu en 1994, mais a quitté le Parlement après sa nomination au ministère de la Santé. En moyenne, d'ailleurs, un parlementaire européen sur deux ne finit pas son mandat, le plus souvent parce qu'il est appelé à d'autres tâches dans son pays : cela entraîne une mobilité et une évolution permanente de la composition du Parlement.
Actuellement, deux médecins seulement siègent parmi les 86 députés français dont le mandat expire le 13 juin. Le Dr Didier Rod, membre du groupe des Verts, s'est particulièrement occupé des relations entre l'Union européenne et les pays en voie de développement. Il a présenté un rapport sur les antimicrobiens et sur la résistance aux antibiotiques.
Le Pr Jean-Pierre Bébéar n'a rédigé qu'un rapport, consacré au développement de l'Afrique. Si le nombre de rapports est un bon indicateur de l'activité des députés - certains en produisent un ou deux par an -, la participation aux travaux des commissions et le nombre de questions écrites ou orales révèlent aussi l'engagement, plus ou moins déterminé, des membres du Parlement. Deux députés français non médecins ont beaucoup travaillé sur des questions de santé au cours de cette législature : Françoise Grossetête a été le rapporteur de l'imposant ensemble de directives dit « paquet médicaments », visant à réformer et améliorer la législation européenne dans ce domaine. Et l'ancien Premier ministre, Michel Rocard, a beaucoup œuvré en matière de politique sociale et d'assurance-maladie, bien que le rôle de l'Union dans ce dernier domaine soit souvent plus consultatif que législatif.
Au cours des cinq dernières années, les médecins les plus actifs au Parlement ont été le professeur de biologie grec Antonios Trakatellis, qui a repris, après le Pr Cabrol, les dossiers sur la sécurité sanitaire, et le pédiatre allemand Peter Liese, qui s'est beaucoup investi - trop, aux dires de ses détracteurs - dans le domaine de la génétique et de la bioéthique.

> D. D. B.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7555