Le temps de la médecine
La trichotillomanie consiste en l'arrachage par le sujet lui-même de ses cheveux ou poils du corps. Cette pathologie qui prédomine dans le sexe féminin peut débuter entre 18 mois et l'âge adulte. L'enfance et la préadolescence constituent les périodes les plus fréquentes d'entrée dans la pathologie. Le diagnostic repose sur l'interrogatoire et sur l'élimination d'autres diagnostics tels que la teigne et la pelade.
« Le traitement fait appel à une approche psychothérapique associée ou non à un traitement psychotrope (anxiolytiques et antidépresseurs) et, chez les enfants, la mise en place d'un traitement dermatologique favorise l'établissement de contacts physiques avec la mère et ramène sur l'enfant une attention parentale parfois distraite par d'autres objets », indique le Dr Sylvie Consoli (dermatologue psychosomaticienne, consultante à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris).
« La peau et les phanères étant plus accessibles que les autres organes, ils vont être souvent pris pour cibles par des patients atteints de pathologies telles que les pathomimies. On définit sous ce terme des maladies créées de toutes pièces par le patient dont le but le plus évident est d'être considéré comme un malade et, de ce fait, de bénéficier de soins », explique le Dr Consoli. Les personnes atteintes de pathomimies cachent à leur entourage et leurs médecins la cause précise de leurs maux et l'établissement d'une relation praticien-patient satisfaisante devient très difficile dans ce cadre. Généralement, ces patients se révèlent agressifs, jamais satisfaits de la prise en charge et très frustrés du manque d'aide apportée par le médecin.
Dysmorphophobies
Certaines affections psychiatriques qui ne prennent pas les phanères pour cible peuvent néanmoins s'exprimer à ce niveau. C'est en particulier le cas de certaines personnalités névrotiques ou de pathologies encore plus sévères telles que les hypochondries délirantes ou mélancoliques.
Dans un registre relativement proche, on décrit aussi les dysmorphophobies, des préoccupations anormales concernant l'esthétique du corps qui prennent souvent pour cible des follicules pilo-sébacés exempts pourtant de toute pathologie. Le sujet, par exemple, va scruter indéfiniment dans le miroir l'implantation de ses cheveux, ou il va être persuadé d'être atteint d'hyperpilosité. Si les dysmorphophobies sont relativement fréquentes et banales à l'adolescence, elles peuvent aussi prendre un caractère totalement délirant et marquer l'entrée dans une pathologie schizophrénique.
Enfin, certains facteurs psychiques peuvent être en cause dans l'évolutivité de pathologies des poils et des cheveux. C'est en particulier le cas de la pelade - affection psychosomatique qui se traduit par des altérations objectivables et dont l'évolution fait intervenir des facteurs psychologiques - et le vitiligo, qui se traduit par une décoloration des poils au niveau des plaques achromiques.
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