Parce que les cervicalgies chroniques sont très courantes, parce qu'il est difficile d'évaluer l'acupuncture dans une pathologie, un travail allemand publié dans le « BMJ » prend toute sa valeur. D. Irnich et coll. (Munich) ont pu mettre en avant la supériorité de la médecine chinoise par rapport aux massages classiques et à une acupuncture placebo par laser désactivé.
Les médecins allemands ont recruté 177 patients, de 18 à 85 ans, atteints de cervicalgie chronique. Après tirage au sort, 56 ont été traités par acupuncture, 60 par massages, et 61 par laser placebo (lumière rouge, bips, mais pas de rayonnement). L'efficacité a été jugée, en objectif primaire, sur une échelle visuelle analogique et, en objectif secondaire, sur un analyseur de mouvements en 3 dimensions, sur le niveau de douleur à la pression et sur le déclaratif (site de la douleur, modification, déclenchement, qualité de vie).
Une semaine après cinq traitements, les patients du groupe acupuncture ressentaient une plus grande amélioration que ceux traités par massage (27,32 contre 7,89 sur l'échelle visuelle analogique), mais étaient proches de ceux traités par laser placebo (17,28). Des différences plus importantes, en faveur de la thérapeutique chinoise, ont été relevées chez les 75 patients souffrant depuis plus de cinq ans et chez les 129 atteints de douleurs musculaires. De même, l'acupuncture a montré ses meilleurs résultats sur la plupart des objectifs secondaires.
En revanche, à trois mois, les auteurs n'ont plus relevé de différence significative entre les divers groupes de patients.
Une explication est proposée quant aux moins bons résultats de l'acupuncture par rapport au laser. Ce dernier ne ressemble pas vraiment à des aiguilles, les patients peuvent avoir bénéficié de la stimulation digitale des points d'acupuncture, le pseudorayonnement. Enfin, normalement, dix séances auraient été nécessaires et non pas cinq, mais il semblait éthiquement difficile de faire durer davantage des soins placebo.
« British Medical Journal », vol. 322, 30 juin 2001, pp. 1574-1578.
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