S' IL est bien une appréciation subjective, c'est celle de l'âge d'autrui. Elle se fonde en grande partie sur les rides du visage et la perte d'élasticité cutanée s'y rapportant. D'autres critères de jugement tels que la blancheur de la chevelure, un certain degré de calvitie, un arc cornéen (le gérontoxon) complètent l'impression générale. Les fumeurs aussi paraîtraient plus vieux que leur âge, en raison, peut-être, d'une contribution du tabac à la formation de rides et à la perte du gras sous-cutané. Mais chez ceux qui semblent plus vieux, existe-il des perturbations biologiques ? C'est la question que se sont posée des médecins londoniens (C. J. Bulpitt et coll.).
A travers une méthodologie originale, ils ont découvert, chez les hommes « défavorisés » une augmentation du cholestérol total et de l'hémoglobine. Chez les femmes, il s'agit d'une élévation de la vitesse de sédimentation et d'une baisse de la bilirubine.
Trois observateurs de 25 à 35 ans
La méthode employée consistait à faire évaluer l'âge de 397 hommes et 129 femmes, de 37 à 58 ans, par trois observateurs de 25 à 35 ans. Ensuite les signes de vieillissement étaient cotés, qu'il s'agisse de la calvitie, de la quantité de cheveux blancs (sauf chez les femmes aux cheveux teints), de l'inélasticité de la peau et de l'arc cornéen. S'y ajoutaient une prise de la pression artérielle et de multiples dosages biologiques.
Aux yeux des observateurs, les hommes sont apparus subjectivement plus vieux de 0,37 ans. Les femmes 0,54 ans plus jeunes.
Les critères visuels d'âge (arc sénile, calvitie, cheveux blancs) ont été confirmés comme vieillissant les sujets. Contrairement à ce qui était attendu, les consommateurs d'alcool, les plus maigres et les fumeurs ne sont pas apparus défavorisés. En ce qui concerne la perte de l'élasticité cutanée, mesurée par un étirement de la tabatière anatomique, elle est significativement liée à l'âge apparent. Toutefois, une méthode plus moderne aurait pu donner un résultat différent, précisent les britanniques.
A la lecture des bilans biologiques, il est apparu une élévation du cholestérol total chez les hommes apparemment plus âgés. Peut-être le cholestérol participe-t-il à une perte d'élasticité cutanée ? Il pourrait aussi être lié à l'une des variables (surtout le gérontoxon) qui altèrent l'apparence. Les mêmes suppositions peuvent être établies pour l'hémoglobine ou la vitesse de sédimentation (chez les femmes).
Deux limites
Deux limites à ce travail original sont relevées par les auteurs. D'une part, l'étude du cholestérol chez les femmes manquant de significativité, aucune conclusion n'a pu en être tirée. D'autre part, les effets délétères du soleil n'ont pu être appréciés, les sujets d'observation étant des employés de bureau londoniens.
Ce travail mérite d'être confirmé et approfondi par de nouvelles études, concluent les expérimentateurs.
« Postgrad Med J », 2001 ; 77 : 578-581.
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