Cérivastatine : les Français ont été moins exposés aux risques

Publié le 09/12/2001
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Lorsque les Laboratoires Bayer ont décidé, en août dernier, de retirer du marché leur molécule anticholestérol, la cérivastatine, à l'origine de 31 décès aux Etats-Unis, les Français étaient moins exposés aux risques que les citoyens d'autres pays, indique une étude de la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM).

La Caisse nationale d'assurance-maladie, qui a mené une enquête rétrospective sur les prescriptions de cérivastatine - commercialisé en France sous les noms de Cholstat et Staltor - au cours du mois de juin 2001, rappelle que des accidents musculaires - mais aucun décès - avaient été répertoriés en France avant le retrait de la molécule.
L'étude confirme que le risque était effectivement inférieur en France. D'abord en raison d'une pénétration moins forte de cette molécule sur le marché des statines. En 2000, la cérivastatine représentait moins de 15 % des statines remboursées. Ensuite, parce que les recommandations de prescription semblaient à peu près respectées par les médecins. En juin 2001, 125 prescriptions associant une cérivastatine à du gemfibrozil ont été répertoriées sur 358 000 prescriptions soit 0,035 % du total. Ces prescriptions concernaient 118 patients et avaient été rédigées par 101 prescripteurs dont une grande majorité de médecins libéraux. Par ailleurs, dans plus de 98 % des cas, la posologie prescrite était inférieure ou égale à 0,4 mg, qui est la posologie maximale recommandée en France.

Procès contre des pharmaciens

A tire de comparaison, l'étude indique qu'aux Etats-Unis la combinaison cérivastatine/gemfibrozil représentait 1,5 % des traitements combinant statines et fibrates soit 5 fois plus qu'en Europe. En Allemagne où 4 décès ont été constatés, cette association concernait plus de 700 patients.
La CNAM précise toutefois qu'une dizaine de médecins ont continué à prescrire ces molécules après la date de leur retrait donnant lieu à la délivrance de 3 594 boîtes par les pharmaciens. Cinquante-cinq caisses primaires ont introduit des actions en justice contre les pharmacies qui ont continué à les délivrer après cette date.

C. R.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7027