Le burn-out ? Ce n’est malheureusement pas la première fois que nous en parlons dans ces colonnes. Année après année, les études montrent en effet que ce «?virus?» qui colle si bien à ce début de XXIe siècle chahuté, menace de plus en plus les cabinets médicaux. Débordé, désacralisé, infichu de pouvoir s’arrêter, le médecin libéral semble désarmé face à ce syndrome qui renvoie au surmenage et à l’épuisement professionnel. À l’heure de la crise de la démographie médicale, qui peut d’ailleurs se sentir à l’abri ? Pour le médecin victime, il n’est pas jamais simple de s’en sortir. Peut-être parce que le burn out a à voir avec la maladie mentale. Mais surtout parce qu’il renvoie le soignant à la maladie tout court. Or le meilleur médecin du monde fera toujours un malade difficile...
Si nous revenons cette semaine sur ce sujet, ce n’est pas pour entretenir une sinistrose morbide. Sur le burn out, il serait inconvenant d’en rajouter, sinon pour souligner que ça n’est pas une fatalité. Il y a six mois déjà, nous avions ainsi donné la parole à des spécialistes sur la prévention du burn out. Et, en cette fin d’année 2012, c’est encore avec une touche positive que nous évoquons la question. Ligne verte, consultations anonymes pour les médecins, lits hospitaliers dédiés... Petit à petit, toute une chaîne de solidarité est en train de se mettre en place autour des confrères menacés ou atteints par le burn out. À terme, explique le Dr Bruno Godeau, président de Groupe Pasteur Mutualité, investi dans cette dynamique, c’est un véritable réseau national fédérant toutes ces initiatives qui pourraient voir le jour.
Les exemples que nous présentons cette semaine sont en soi édifiants. Et ils illustrent de surcroît une vaste coopération confraternelle unissant le corps médical dans toutes ses composantes : ordinales, syndicales, institutionnelles, mutualistes, associatives. Une telle unanimité n’est pas si fréquente. Soulignons d’ailleurs qu’il s’agit, non seulement de venir en aide à des médecins en détresse, mais aussi, incidemment, de contribuer à l’amélioration de la sécurité des soins. Car l’Ordre et la CARMF ont profité de la mobilisation pour imaginer une solution – la plus humaine qui soit – à la douloureuse question de la suspension d’un médecin pour raisons de santé. Cela faisait des années qu’on attendait la réponse. Elle a été trouvée, en marge du code de la Santé.
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