DANS LE CADRE de la mission colonisatrice de la France de l'époque, de nombreux professeurs viennent prodiguer leur enseignement en Algérie. L'école anatomiste d'Alger offre un exemple de l'âge d'or de la médecine coloniale. Dès 1832, le Pr Baudens, persuadé de l'importance de l'enseignement dans cette nouvelle colonie, donne des cours d'anatomie à l'hôpital militaire d'Alger. Cette initiative porte ses fruits puisque, en 1857, une chaire d'anatomie et de physiologie est intégrée à la toute nouvelle école de médecine d'Alger. Les sept chaires de cette école sont rattachées à la faculté de médecine de Montpellier. La loi du 30 décembre 1909 confère officiellement le titre de faculté à l'école de médecine d'Alger, qui devient ainsi la première faculté de médecine d'Afrique. Jusqu'en 1962, sept professeurs se succèdent à la tête de cette chaire. Certains ont marqué la discipline par la qualité de leurs travaux, notamment sur les particularités anatomiques des populations indigènes. Parmi eux, le Pr Trolard, titulaire de la chaire d'anatomie d'Alger entre 1869 et 1910, dont les éponymes anatomiques sont nombreux : on peut citer l'articulation ou encore le ligament de Trolard.
La chaire d'anatomie a joué un rôle de pépinière intellectuelle puisque certaines grandes figures de la médecine du XXe siècle ont pu y enseigner : le Pr Jean-Amédée Weber, à la tête de cette chaire entre 1910 et 1918, le Pr René-Marcel de Ribet, titulaire de la chaire à partir de 1940, dont l'œuvre colossale en neuroanatomie atteint près de 5 000 pages de références et de dessins originaux. En juillet 1962, l'indépendance de l'Algérie sonne le glas de l'école anatomiste d'Alger.
Communication de Jean-Marie Le Minor.
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